Maroc

Ce que l’on sait sur l’affaire Nasser Zefzafi à Al Hoceima

Il apparaît clairement et de plus en plus que Nasser Zefzafi s’est inscrit dans une logique de « pollution de l’atmosphère ». Il n’est pas dans son intérêt que la région revienne à une situation normale, car cela impliquerait sa mise en veilleuse. C’est pour cela qu’il tente par tous les moyens de faire parler de lui au point de commettre un acte très grave et irresponsable. Aidé par une trentaine de « militants », Zefzafi a investi la mosquée Mohammed V pendant que l’imam officiel prononçait son prêche. Il lui a arraché son microphone et improvisé un discours enflammé qui n’a ménagé personne, les institutions en premier lieu.

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Le Makhzen, le pouvoir, le système, tous coupables à ses yeux, d’avoir plongé Al Hoceima et sa population dans la misère et condamné sa jeunesse à l’exode en quête de jours meilleurs sous d’autres cieux. La prière du vendredi n’a pas eu lieu, puisque les fidèles dans leur grande majorité n’ont guère apprécié ces agissements et quitté la mosquée. Seuls des dizaines de jeunes, dont des adolescents et même des mineurs ont continué à scander des slogans hostiles à l’Etat et à répéter derrière lui les diatribes qu’il exprimait à tout va.

Cette piètre démonstration s’est poursuivie dans certaines artères de la ville et jusqu’à la demeure de Zefzafi qui a atteint le toit pour continuer à proférer les insultes et les outrages. Il n’exprimait plus de revendications comme cela devait être la conduite responsable d’un militant. Il a préféré le langage de la provocation, de surcroît enveloppé dans un moule religieux.


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Mais Zefzafi venait de transgresser la loi de la manière la plus manifeste et la plus arrogante. Le code pénal punit toute personne ayant agi dans le sens d’entraver le libre exercice du culte, comme cela est mentionné dans la constitution. Par conséquent, Zefzafi a franchi une ligne rouge et se trouve en contradiction avec la loi en agressant un imam.

Tant qu’il manifestait pacifiquement et énonçait les revendications dans le cadre de la loi, Zefzafi n’était nullement inquiété. Le procureur de la cour d’appel d’Al Hoceima a été informé de ce grave incident. Il a décidé donc d’ouvrir une enquête et a signé un mandat d’arrêt contre Zefzafi pour comparaître et répondre de son acte.

Les services de police ont effectivement tenté d’exécuter l’ordre du parquet. Ils ont été exposés à des actes d’hostilité et de violence de la part de dizaines de jeunes déchaînés. Entre temps, Zefzafi a réussi à s’enfuir et à se terrer dans une cachette que ses camarades ont mise à sa disposition.

Mais, l’agence AFP relayée par l’agence espagnole EFE ont cru détenir un scoop et annoncé à la va vite l’arrestation de celui qui espère devenir un « héros ». Il n’en est rien. Zefzafi n’est pas poursuivi pour ses idées, ni pour ses positions politiques. Il est coupable d’avoir violé la sacralité d’un lieu de culte, agressé physiquement et verbalement un prédicateur et entravé le déroulement de la prière du vendredi.

Quelle aurait été la position de l’AFP et de EFE si un Français ou un Espagnol en venaient à prendre d’assaut les églises pendant la messe dominicale?

Taoufik Jdidi

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