Tunisie: des femmes veulent épouser des non-musulmans et le font savoir
C’est un sujet tabou et couvert d’une chape de plomb religieuse. Les Musulmanes ne devraient épouser qu’un musulman. Et si par malheur, l’une d’elle tombe amoureuse d’un non-musulman avec lequel elle désire partager sa vie, c’est l’épée de Damoclès qui risque de lui tomber sur la tête.
Pour contourner cette condition, une reconversion à l’Islam est indispensable avec tout ce que cela induit comme traditions, dont l’inévitable circoncision. Sinon, il est juridiquement interdit de convoler en justes noces avec un élu du cœur de confession juive, chrétienne ou non croyant carrément.
C’est ce que dénoncent aujourd’hui une soixantaine d’associations tunisiennes, dont la porte-parole Samia Ben Achour, la présidente de Beyti. Elle a revendiqué l’abrogation d’une circulaire datant de 1973 et qui fait obligation au futur époux de se reconvertir à l’Islam.
Une condition jugée inique et anticonstitutionnelle par ces associations, d’autant plus que la loi fondamentale de la république tunisienne exprime clairement l’égalité de tous les citoyens en droits. Or, les hommes peuvent aisément épouser des non-musulmanes. Ce qui constitue une discrimination, aujourd’hui combattue par le mouvement féministe tunisien.
Les Tunisiennes auront-elles gain de cause? Les associations marocaines leur emboîteront-elles le pas? Toujours est-il qu’elles ont jeté un grand pavé dans la mare du conservatisme.
T.J
