Monde

« Si tu n’es pas contente, retourne au Maroc »: le dérapage d’un député Belge

Le député Belge Luk Van Biesen a perdu son sang froid. Il a créé le malaise sur les bancs de l’assemblée en marmonnant une réflexion raciste.

Retour sur les faits. En cette journée de rentrée, l’emploi était au centre des débats au Parlement belge. Les échanges tournaient autour de la prise en charge des travailleurs âgés. La chef de groupe, d’origine marocaine, Meryame Kitir demandait ainsi que les travailleurs âgés de Caterpillar puissent bénéficier d’un statut d’exemption. Meryame Kitir s’en est elle-même émue, soulignant la responsabilité des employeurs qui ne veulent pas engager de travailleurs âgés. Celle-ci a été interpellée à la suite de son intervention par le libéral flamand Luk Van Biesen, une intervention qui a suscité quelque agitation sur les bancs avoisinants.

Prenant à son tour la parole, Kristof Calvo (Groen) a alors dénoncé publiquement l’attitude du député libéral flamand. Il l’a accusé d’avoir invité la députée Kitir à « retourner au Maroc ». Face à l’attitude scandalisée de l’assemblée, l’intéressé a nié avoir tenu de tels propos. Le président de la Chambre Siegfried Bracke a pris la parole pour indiquer que « si les allégations étaient avérées », il considérerait le propos comme « inacceptable » et inviterait Luk Van Biesen à « présenter des excuses ».

Quelques instants plus tard, après un aller-retour, Luk Van Biesen a indiqué depuis sa place dans l’hémicycle que « si ses propos avaient été mal compris, il s’excusait ». Il a noyé le poisson en revenant sur le débat du jour, précisant avoir voulu rassurer les travailleurs de Caterpillar qui n’auront selon lui pas de peine à convaincre d’autres employeurs vu leurs qualifications.

Difficile alors pour Meryame Kitir de rester concentrée sur son travail de parlementaire. La suite de l’affaire s’est prolongée dans les couloirs de la Chambre. La députée socialiste a alors confirmé que les mots avaient bien été prononcés par Luk Van Biesen tels que rapportés par Kristof Calvo. Elle a dénoncé qu’un parlementaire, avec sa fonction d’exemple, puisse se laisser aller à un tel dérapage à une époque où le racisme a repris vigueur dans la société.

Meryame Kitir ne compte pas en rester là. « Je trouve que ce qu’il a dit est très grave ».

(avec Belga)


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