Maroc

Rabat: mais que se passe-t-il au niveau du fleuve Bouregreg ?

Il y a quelques jours, les habitants de Rabat et Salé ont été surpris par la présence de tâches noirâtres, associées à de fortes odeurs nauséabondes, sur le célèbre fleuve Bouregreg.

Les riverains ont en effet constaté une pollution soudaine de l’oued sous forme de tâches noires, dégageant des odeurs presque insupportables. Très vite, les images ont déferlé sur les réseaux sociaux, décrivant une situation inimaginable il y a quelque temps pour cette zone connue pour son potentiel touristique. Cette situation alarmante vient donc bouleverser les habitudes des riverains, surtout les fans de balades au bord du fleuve, ou encore les pratiquants de sports nautiques habitués à s’entraîner sur ses eaux.

Pour le moment, aucune information officielle n’a été communiquée sur l’origine de cette pollution. Mais plusieurs observateurs et acteurs associatifs s’accordent pour pointer du doigt le lixiviat (jus d’ordures) qui proviendrait du centre d’enfouissement et de valorisation (CEV) d’Oum Azza.

Pour sa part, le directeur de l’Agence du Bassin hydraulique du Bouregreg et de la Chaouia, Abdelaaziz Zerouali, a fait savoir que la cause principale de cette situation est toujours inconnue. Il a également précisé que l’Agence attend les résultats des analyses en cours pour connaître l’origine de cette pollution, sans quoi elle ne peut se prononcer sur le sujet.
En attendant, sur les réseaux sociaux, des militants associatifs attribuent cette pollution aux récentes pluies fortes, qui auraient fait sauter une digue de rétention de l’un des six bassins dédiés au stockage de lixiviat, provoquant un déversement de ce liquide nocif dans l’Oued Akrach, un des affluents du Bouregreg.


«En tant que plongeurs, nous sommes les mieux placés pour constater la dégradation de la situation de l’oued Bouregreg», a affirmé Jalil Skaiti, plongeur et président fondateur de l’Association Al Marjane de plongée et sports nautiques. «Le bras de mer qui sépare Rabat de Salé abritait toute une panoplie de poissons comme le bar, le sar, le maigre ou encore la dorade, qui avaient l’habitude de pondre leurs œufs dans cet écosystème», a poursuivi le responsable associatif, regrettant une baisse drastique de ces espèces à cause de la pollution des eaux ces dernières années.

Quant au secrétaire général régional de l’Alliance marocaine pour le climat et le développement durable (AMCDD), Seddik Es-Semlali, il a insisté sur la necessité d’une intervention urgente pour stopper l’hémorragie. Précisons, par ailleurs, que les odeurs ont pratiquement disparu à l’heure actuelle, et les investigations continuent pour faire toute la lumière sur la source de la pollution. Des sources proches du dossier ont également confirmé qu’un appel d’offres est en cours concernant la gestion contrôlée de la décharge Oum Azza. Les entreprises présélectionnées seront connues la semaine prochaine.

Sami Nemli

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