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Daya de Dar Bouazza: une première victoire pour les habitants

700 personnes étaient réunies le week-end dernier, à la Daya de Dar Bouazza pour soutenir la préservation du site et le projet de Réserve naturelle. Suite à cela, le lac peut revivre à nouveau.

L’appel à la mobilisation sur le site de la Daya de Dar Bouazza lancé dans les médias et sur les réseaux sociaux par les associations Dar B’na et le GOMAC (Groupe d’Ornithologie du Maroc), a réuni près de 700 visiteurs samedi dernier. Ils étaient venus montrer leur volonté de préserver le site et sa biodiversité et soutenir les associations.

De nombreuses initiatives et associations représentant la société civile étaient également représentées sur le site de la Daya: GREPOM, Bahri, Colibris Maroc, Surfrider Foundation Maroc, Les Habitants de Nawrass, Al Ikram, Zero Déchet, Low Tech Lab et les représentants du syndicat de copropriétaires de la résidence « Les dunes de la corniche », riverains de la Daya.

Les organisateurs ont pu noter la présence de membres de la commune de Dar Bouazza (ingénieur et architecte, notamment). Ils ont en revanche regrettés l’absence  des autres officiels conviés à la visite du site (le Président de la commune de Dar Bouazza, le Pacha de Dar Bouazza, le Gouverneur de la province de Nouaceur, le Wali de la région Casa Settat, le Président de région de Casa Settat, le Directeur de l’Agence du Bassin Hydraulique du Bouregreg et de la Chaouia, le Gouverneur – Directeur Général de l’Agence Urbaine de Casablanca, le Directeur de l’Agence Nationale de la Conservation Foncière du Cadastre et de la Cartographie de Bouskoura).


Les personnes présentes ce jour-là ont manifesté leur soutien au projet de préservation du site et de sa biodiversité en signant un registre spécialement dédié, sous l’œil vigilant d’un huissier de justice.

Premier résultat après cette manifestation pacifique: l’eau de la source Ain Nesroubia s’écoule a nouveau de façon naturelle vers le lac, alimentant celui-ci. La déviation faite par un particulier qui avait pour effet d’assécher la zone du lac a enfin été retirée.

Pour rappel, au cours de la semaine du 12 novembre, l’association Dar B’na et le GOMAC avaient pu constater que des engins de chantiers avaient délibérément comblé par divers travaux de terrassement et de remblais, les canalisations qui permettent l’alimentation en eau de la Daya via la source Ain Mesroubia qui alimente la Daya et l’étendue d’eau de la Daya, conduisant inévitablement la Daya à un assèchement à très court terme. A la date du 24 novembre, jour de la mobilisation, les visiteurs – dont un huissier de justice mandaté par les deux associations – ont eu le regret de constater que la situation n’avait pas encore été rétablie à la suite de ces dégradations volontaires et d’observer leur impact déjà visible sur la qualité de l’eau.

A cela s’ajoute l’avancée à grands pas de l’urbanisation dans la région de Dar Bouazza, avec des projets immobiliers qui se construisent actuellement à moins de 400 mètres de la Daya, et qui lui font subir une pression foncière importante faisant craindre le pire pour son avenir.

Nous avions fait état de procédures de réquisition par des personnes privées qui revendiquent la propriété foncière de la zone alors même que ce plan d’eau et ses sources appartiennent au domaine public hydraulique. La loi sur l’eau prévoyant que: « l’eau est un bien public et ne peut faire l’objet d’appropriation privée ».

A la suite de cette mobilisation, les deux associations, ainsi que des riverains du site de la Daya de Dar Bouazza, ont prévu des rencontres et réunions de travail avec les administrations compétentes pour réfléchir ensemble à l’avenir de la Daya, sa préservation et celle de sa biodiversité remarquable, et afin que la zone soit rapidement reconnue Aire naturelle protégée, et que toutes atteintes à son intégrité soient réparées.

Afin de répondre aux nombreuses demandes pour découvrir le site,  le GOMAC proposera désormais des visites guidées mensuelles  de ce site. Les visiteurs pourront y découvrir avec des spécialistes et amoureux du site une flore et une faune hors du commun au Maroc et à l’international.

Les associations et citoyens disent vouloir travailler main dans la main avec les  autorités qui sont chargées de protéger et valoriser ce patrimoine national pour y développer une Réserve Naturelle. Cette réserve aurait trois missions indissociables: protéger les milieux naturels, ainsi que les espèces animales et végétales et le patrimoine géologique, gérer le site (fléchages, gestion des déchets, gardiennage, …) et sensibiliser le public (visites pédagogiques, signalisation et observatoires, etc.).  Nous avons en effet un lieu exceptionnel à valoriser pour tous à 15 km de la plus grande ville du Maroc.

Enfin, ce projet de Réserve Naturelle concorde avec les objectifs de développer une prise de conscience des enjeux environnementaux, du droit à un environnement sain et au développement durable, de préparer par l’éducation et la sensibilisation les générations futures à prendre en main la préservation de leur cadre de vie, et à s’engager définitivement dans la voie du développement durable. Ces objectifs étant  consacrés par la Constitution du Royaume du Maroc et par son adhésion aux principes internationaux qui découlent de la COP 22 que notre pays a accueilli.

Allabouch El Mehdi

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