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Au Maroc, des petites villes facilitent toujours le mariage des mineures

Alerté par des acteurs de la société civile, le président de la Cour d’appel de Kénitra a décidé d’ouvrir une enquête judiciaire sur les demandes de divorces impliquant des jeunes filles mineures qui ont contractées mariage. Ceci, malgré l’interdiction claire disposée par l’article 20 du Code de la famille, rapporte Al Massae.

Le quotidien précise que la ville de Had Kourt, qui dépend du tribunal de Première Instance de Sidi Kacem (région Rabat-Salé-Kénitra) est devenue une sorte de « Mecque » pour les parents déterminés de frauder pour marier leurs filles adolescentes. Pour cause, les autorités de l’agglomération seraient particulièrement permissives quant au mariage des mineures, attirant des habitants des régions avoisinantes qui n’hésitent pas à falsifier certificats médicaux et attestations de résidence pour contourner les lois.

«Le problème ne se limite pas à Had Kourt, mais à plusieurs petites villes du Royaume, comme Ben Ahmed. Cela persiste parce que la société civile n’a pas de relais dans ces zones-là et parce qu’il n’y a pas de volonté de changer les choses de la part de nos politiques», explique à Le Site Info Fouzia Assouli, présidente de la Fondation euro-méditerranéenne des femmes (FEMF), et présidente d’honneur de la Fédération de la ligue démocratique des droits des femmes (FLDDF).

Actuellement, plus de soixante-dix demandes de divorce impliquant des filles mineures, mariées entre 2014 et 2017, sont en cours au tribunal de Première instance de Sidi Kacem. Selon Al Massae, beaucoup de ces filles ont abandonné leurs études, et plus de la moitié de ces mariages se sont soldés par un divorce la première année. Certains de ces dossiers concernent des filles mariées à l’âge de… douze ans.
N.F.


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