Economie

Au Maroc, d’ici 2035, la moitié du parc auto sera hybride

D’ici 2035, la moitié du parc automobile particulier sera électrique ou, tout au moins, électrifié (hybride). Une vraie bouffée d’oxygène pour nos villes, actuellement chargées d’émissions polluantes, car engorgées d’embouteillages.

La mobilité durable. Voilà un concept, ou plutôt un mode de vie, que nous rabâche l’actualité au quotidien comme promesse pour de meilleurs lendemains. Pourtant, ce sera bel et bien une réalité un jour, y compris dans nos contrées où la voiture électrique en est encore, aujourd’hui, à ses balbutiements. Malgré l’arrivée du tramway dans nos deux grandes capitales, les déplacements individuels restent majoritairement assurés par des engins à deux ou quatre roues, animés de moteurs à gasoil ou à essence. Or, l’intensification des déplacements intra-urbains génère engorgement, pollution et nuisances sonores. Si plus de 50% des populations de la planète vivent en ville, c’est encore plus vrai pour le Maroc où le taux d’urbanisation est supérieur à 60%. Partant de cette donne, et en prenant en compte les besoins de mobilité quotidiens de cette population, la qualité de l’air et les impacts négatifs des émissions de gaz à effet de serre deviennent un problème de santé publique et une préoccupation sociétale majeure liée aux déplacements urbains. Cela, les constructeurs automobiles l’ont compris depuis un moment et ont décidé de changer leur fusil d’épaule, en électrifiant leurs gammes de véhicules.

Les petites hybrides sont déjà là…
Depuis quelques années, l’offre sur le marché du neuf s’est ouverte à la technologie hybride. Après les Japonais Toyota et Honda, les Coréens leur ont, également, emboîté le pas. Résultat : plus d’une demi-douzaine de modèles hybrides sont proposés dans les segments de la citadine et du SUV citadin. Il s’agit de la Honda Jazz Hybrid et de la Yaris Hybrid, qui jouent dans la même cour, tandis que les Toyota C-HR, Hyundai Kona et Kia Niro bataillent dans le segment des SUV citadins. Dans la catégorie des compactes, la voie est laissée libre à la Kia Ceed et surtout à la Corolla qui se décline aussi en variante surélevée (Corolla-Cross). Point commun entre tous ces modèles, leur basse consommation, qui se situe entre 3,1 et 4,1 l/100 km, soit des seuils qui les rapprochent de leurs équivalentes diesel, mais avec les avantages de l’hybride, à savoir une baisse des rejets polluants, un confort acoustique de roulement, ainsi qu’une exemption du paiement de

La vignette annuelle. Le tout électrique est à nos portes
Plus haut dans les segments, on trouve les SUV compacts et intermédiaires comme les Toyota Rav-4, les berlines coréennes Kia K5 et Hyundai Sonata, puis, plus haut encore, l’hybride rechargeable premium. Dans ce registre, l’offre est plus abondante (Volvo S60 et XC90, BMW Série 5, Mercedes Classe E, GLC et GLE, Ford Explorer, Porsche Cayenne et Panamera etc…). Bien que l’on croise souvent ces véhicules dans nos villes, ils restent l’apanage d’une minorité de clients relativement aisés. Idem pour ce qui y est du Taycan, coupé-berline et première Porsche 100% électrique.

Cette technologie s’invite, également, pour assurer la mobilité dans nos villes. Après les Twizy et Zoe, livrées par Renault Commerce Maroc, la Citoën AMI a fait récemment son entrée sur le marché (lire encadré). Avec l’installation de bornes de recharge dans différents lieux publics (parkings de grandes surfaces, d’hôtels, aires de repos…) et la disponibilité d’une offre qui est appelée à s’élargir (Dacia Spring, Opel Rocks-e, Fiat 500e…), rien ne s’opposera plus à un changement progressif des mentalités et des comportements.

Cela, d’autant plus qu’en passant au tout électrique, le consommateur en a pour son argent et gagne dans le temps grâce au faible coût énergétique, avec environ 25 DH pour une recharge complète lui autorisant une autonomie de plus de 100 kms. C’est vers cela que tend l’automobile urbaine de demain. Enfin, sachant qu’une voiture reste garée les trois quart du temps, l’avenir de la mobilité passera inéluctablement par l’auto-partage, le co-voiturage, la location en libre-service et autres solutions alternatives au transport en voiture possédée individuellement. En d’autres termes, l’automobile urbaine de demain ne sera pas forcément propriété individuelle, suffira à deux passagers et coûtera moins cher à l’usage, car elle sera inéluctablement électrique. C’est précisément la recette que propose la Citroën AMI.

Jalil Bennani / avec Les Inspirations ÉCO Auto


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