Politique

Le Sahara figure en tête des priorités d’Antonio Guterres (analyse)

Avant même sa prise de fonctions à la tête de l’ONU, le nouveau secrétaire général Antonio Guterres, envisage de remuer les eaux stagnantes du dossier du Sahara marocain. En effet, des rapports émanant de l’immeuble de verre à New York, font état de la décision imminente de Guterres de désigner un nouvel émissaire onusien chargé du dossier du Sahara et que son choix s’est porté sur une personnalité européenne.

Ainsi, donc, Christopher Ross sera dépossédé de ce dossier sur lequel il a, à maintes reprises, été contesté par le Maroc, allant jusqu’à lui retirer sa confiance officiellement. Pour Rabat, il ne faisait pas de doute que l’émissaire américain, proche de l’ancien secrétaire d’Etat et ex-représentant de l’ONU pour le Sahara James Baker, ne respectait pas son statut et la neutralité requise. Ses positions ambiguës n’échappaient pas à la diplomatie marocaine, qui y voyait la manifestation de ses penchants pro-algériens, lui qui était pendant plusieurs années, l’ambassadeur des Etats-Unis à Alger.

Il faut dire que les agissements suspects de Christopher Ross ont davantage envenimé l’atmosphère que concouru à trouver une solution à ce conflit. Les adversaires de l’intégrité territoriale du Maroc en ont profité pour raidir leurs positions en s’accrochant mordicus à leur sempiternel slogan de l’autodétermination par le biais d’un référendum.

D’ailleurs, ils étaient en cela encouragés implicitement par des prises de positions franchement hostiles à l’égard du Maroc de la part de l’administration démocrate, comme ce fut le cas quand la représentante américaine au conseil de sécurité allait déposer une motion pour l’élargissement des prérogatives de la Minurso aux droits de l’Homme.


Depuis, les rapports entre le Maroc et les Etats-unis d’Amérique se sont crispés, malgré les déclarations diplomatiquement exprimées à propos de l’amitié traditionnelle entre les deux pays.

C’est pourquoi, en décidant de désigner un Européen pour se consacrer à ce dossier, Guterres qui en est un fin connaisseur, veut avant tout démêler l’écheveau et scruter d’autres voies de règlement que celles qu’avait empruntées Ross. Le nouveau secrétaire général sait que l’Europe est plus apte à piloter ce dossier eu égard à son implication historique dans l’émergence des litiges post-coloniaux qui secouent l’Afrique en général et la région du Maghreb en particulier. En plus un Européen ne pourra qu’adopter une démarche ne s’articulant pas sur les calculs d’intérêts comme le faisait l’administration américaine. L’Europe, dans ce sens, est beaucoup plus intéressée par la stabilité de cette région, qui est son prolongement humain, économique et culturel.

Taoufik Jdidi

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