Maroc

Qui est Saïd Chaou, l’homme de la crise entre le Maroc et la Hollande?

Le Maroc a rappelé immédiatement son ambassadeur aux Pays-bas pour consultation après que le gouvernement hollandais a affiché un laxisme patent dans le traitement du dossier du baron de la drogue Saïd Chaou. Il fait l’objet de deux mandats d’arrêts internationaux pour constitution d’une bande criminelle et trafic international de stupéfiants.

Rappeler un ambassadeur pour consultation est le premier degré d’une crise diplomatique entre deux Etats qui peut être suivie d’autres pas allant jusqu’à la rupture des relations. Nous n’en sommes pas encore là, mais tous les prémices d’une escalade se lisent dans le communiqué du ministère des affaires étrangères:

« Le Maroc se réserve le droit de tirer toutes les conséquences et implications qui s’imposeraient au niveau des relations bilatérales et de prendre les mesures notamment politiques et diplomatiques nécessaires. A cet égard, le Royaume du Maroc a décidé de rappeler immédiatement, pour consultation, l’Ambassadeur de Sa Majesté le Roi à La Haye. Le Royaume examinera l’opportunité de son retour en poste en fonction de l’évolution de ce dossier ».

En clair, le Maroc attend des Hollandais de ne plus accorder l’impunité à une personne recherchée et de prendre les mesures judiciaires qui s’imposent à l’égard de Saïd Chaou. Sinon, la dégradation des relations entre les deux pays ira crescendo.


Mais qui est donc ce Saïd Chaou, l’homme qui a « réussi » à envenimer les relations séculaires entre les deux royaumes?

Cet individu est natif de 1967 au hameau dit « Mendou » dans la région d’Al Hoceima. C’est là où il entame sa scolarité pour la poursuivre ensuite à Tanger et à Fès, sanctionnée par un baccalauréat obtenu en 1985. Après quoi, il a trouvé le moyen d’émigrer aux Pays-bas au début des années quatre-vingt-dix pour y s’établir et s’y adonner au trafic de l’or vert. Il a même profité de la législation hollandaise en matière de consommation du cannabis pour ouvrir un café-restaurant spécialisé dans la vente des doses de chira. Mais, Saïd Chaou a violé la législation pour voir son commerce fermé par les autorités.

Il a des liens de parenté directs avec Ilyas El Omari, le secrétaire général du PAM et président de la Région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et a même été député du parti Al Ahd Addimocrati du Dr Najib El Ouazzani. Cependant, il a du quitter le parti après un grand différend qui l’a opposé à El Omari du temps où les deux partis avaient formé un groupe commun. Ce litige a été l’occasion pour lui de publier des documents attestant, selon lui, qu’Ilyas El Omari était un agent des services secrets.

La police marocaine s’est intéressée à lui, lors de l’arrestation d’un certain  nombres de personnes impliquées dans le trafic international des stupéfiants, qui se sont avérés les lieutenants de Saïd Chaâou. Ayant senti l’étau se resserrer sur lui, il s’exile aux Pays-bas dont il détient la nationalité.

Il s’est illustré ces derniers mois par ses actions de soutien ouvert aux activistes du Rif, notamment en organisant les 20 et 21 mai dernier une rencontre à Madrid dédiée aux événements du Rif et à l’issue de laquelle, il a envoyé un mémorandum au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lui demandant « d’assurer la protection internationale du peuple rifain, victime de l’oppression de l’occupation marocaine et de la répression des forces coloniales ».

Ce vendredi, il a publié sur les réseaux sociaux un Live dans lequel il présente sa vision sur les événements du Rif, précisant que l’un des problèmes majeurs de la crispation actuelle, réside dans le rôle d’intermédiaire entre le Roi et les Rifains que d’aucuns entendent jouer. Or, dit-il, le Rif n’a pas besoin d’intermédiaires pour s’adresser au Roi, surtout pas ceux qui veulent se présenter comme des amis très proches de Mohammed VI,  en allusion à son cousin Ilyas El Omari.

Pour lui, Nasser Zefzafi aurait du qualifier le parti de l’authenticité et de la modernité (PAM) de bande criminelle au lieu de simple fonds de commerce politique, parce que, poursuit-il, au tout début, « ces gens ne possédaient rien du tout, alors que maintenant ils gèrent des projets de plusieurs milliards ».

T.J.

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