Maroc

Marrakech: l’exposition Bert Flint comme si vous y étiez (VIDEO)

Au cœur du musée Yves Saint Laurent se niche l’exposition «Bert Flint», en hommage à ce collectionneur et regardeur passionné qui s’est beaucoup intéressé à la culture marocaine et à ses similitudes avec la culture subsaharienne. Reproduisant le parcours de Bert Flint du Sahara au Sahel, en passant par l’Atlas, cette exposition raconte une histoire de voyages.

Le musée Yves Saint Laurent Marrakech abrite, jusqu’au 30 mai prochain, une exposition qui dessine le portrait de Bert Flint, décrit comme un «regardeur passionné» et qui a su mesurer le caractère pragmatique des différentes cultures marocaines et subsahariennes.

Ce sont plus de 200 œuvres de la collection personnelle de Bert Flint, qui ont été volontairement choisie, avec la complicité de Mouna Mekouar, commissaire de cette exposition. On peut y voir un ensemble de vanneries, poteries, parures, amulettes, textiles et maroquineries que ce collectionneur a accumulé durant ces nombreux voyages au Maroc, au Niger, au Mali et en Mauritanie. S’il fallait résumer cette exposition, il serait plus juste de dire qu’elle parle du regard de Bert Flint sur les œuvres et les mondes que suggèrent les différentes régions qu’il a visitées.

Ainsi, il faut le rappeler, le parcours de Bert Flint débute, comme celui de l’exposition, par le Maroc avant de descendre vers le Sahara puis le Sahel. Il essaiera de comprendre les liens qui existent entre ces populations, ces cultures et ces territoires. Il se rendra ainsi compte que «le Maroc est, avant tout, un pays africain et qu’il trouve ses racines autant en Afrique que l’Afrique trouve aussi un peu ses racines au Maroc», comme le rappelle Mouna Mekouar, commissaire de l’exposition.

Elle ajoute : «Toute sa vie, il va collectionner et accumuler des objets pour essayer de traduire cette idée». Ainsi, chaque étape de l’exposition correspond à une étape du parcours de Bert Flint, en lien avec les régions qu’il a visitées. Dans sa quête, Bert Flint s’intéressera davantage aux liens que le Maroc tisse avec l’Afrique subsaharienne. À ce propos, Mouna Mekouar dira : «On verra comment la géographie qu’il dessine avec sa collection est très mouvante et les frontières commencent à disparaître, les pays n’ont plus beaucoup d’importance».

Pour Bert Flint, explique-t-elle, ce qui importe, ce sont plutôt les populations, les cultures, les déplacements des motifs et des objets. Par ailleurs, cette exposition suit le même parcours que celle du musée Tiskiwin. Notons que ce musée appartient à Bert Flint et est situé à Marrakech. «Cette exposition, je l’ai faite avec Bert Flint. Chaque objet, chaque forme, chaque détail ont été pensés avec lui de sorte que nous avons essayé de traduire son regard à travers les cultures et les populations qui l’ont intéressé et de faire le portrait de ce personnage qui vit au Maroc depuis plus de 50 ans que beaucoup d’artistes connaissent mais que le grand public ne connaît pas encore», conclut Mouna Mekouar.

Promotion des arts berbères
Pour Alexis Sornin, directeur des musées Yves Saint Laurent Marrakech et Pierre Bergé des arts berbères, cette exposition est «un dialogue entre la Fondation Jardin Majorelle et Bert Flint qui, rappelle-t-il, est le fondateur du musée Tiskiwin, sis à la médina de Marrakech». Et de rappeler que Bert Flint a fait un don de plus de 600 textiles au Musée Pierre Bergé des arts berbères en 2015 et a publié un ouvrage sur la culture afro berbère aux Éditions Jardin Majorelle en 2018. «Il nous semblait juste en 2020 et 2021 de mettre en valeur la collection personnelle de Bert Flint», a souligné Alexis Sornin.

Par ailleurs, ce dernier estime que cette exposition est particulièrement «intéressante» puisqu’elle «permet au public marocain en général, et marrakchi en particulier, de visiter ou revisiter les collections du Musée Pierre Berger des arts berbères à quelques pas de l’endroit où nous nous trouvons dans le Jardin Majorelle». «Depuis la réouverture en octobre 2020 après le confinement, nous sommes très heureux et fiers d’accueillir un public national marocain mais aussi local marrakchi tant au Musée Yves Saint Laurent qu’au Musée Pierre Berger des arts berbères, parce qu’il s’agit d’une culture qui leur est proche et familière», mentionne le directeur des musées.

Mariama Ndoye / Les Inspirations Éco


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