Maroc

Le roi Mohammed VI demande aux banques de s’engager davantage

Par LeSiteinfo avec MAP

Le roi Mohammed VI a exhorté le secteur bancaire national à une implication positive plus vigoureuse dans la dynamique de développement que connaît le Maroc, appelant le gouvernement et Bank Al-Maghrib à œuvrer, en coordination avec le groupement professionnel des banques du Maroc, à la mise au point d’un programme spécial d’appui aux jeunes diplômés, de financement des projets d’auto-emploi.

« Aussi exhortons-Nous le secteur bancaire national à un engagement plus ferme, à une implication positive plus vigoureuse dans la dynamique de développement que connaît notre pays », a souligné le Souverain dans un Discours prononcé devant les membres des deux chambres du Parlement à l’occasion de l’ouverture de la première session de la 4ème année législative de la 10ème législature, notant que cet effort doit porter spécifiquement sur le financement de l’investissement, l’appui aux activités productives, pourvoyeuses d’emplois et génératrices de revenus.

“A cet égard, outre l’engagement des banques auprès des grandes entreprises en termes d’appui et de financement, Nous les incitions à s’acquitter de la mission prépondérante qui leur échoit en matière de développement”, a dit le roi, rappelant que le dynamisme économique passe par le développement des transactions bancaires.

« Nous invitons le gouvernement et Bank Al-Maghrib, en coordination avec le groupement professionnel des banques du Maroc, à œuvrer à la mise au point d’un programme spécial d’appui aux jeunes diplômés, de financement des projets d’auto-emploi », a indiqué le Souverain, faisant observer que certaines catégories de la population, qui considèrent le secteur bancaire comme un organisme ne recherchant qu’un profit immédiat et sans risque, en ont une perception négative.

Cette représentation est justifiée par des faits, tels que le difficile accès des jeunes entrepreneurs au crédit, le faible accompagnement des diplômés et des petites et moyennes entreprises lors de leur création, a noté le roi, se disant mesurer parfaitement combien il est malaisé de faire évoluer certaines mentalités dans le secteur bancaire.

Les banques doivent notamment simplifier et faciliter les procédures d’accès au crédit, s’ouvrir davantage aux autoentrepreneurs, financer les petites et moyennes entreprises, a ajouté le Souverain, insistant sur la nécessité de s’inspirer des expériences fructueusement menées par les organismes qui financent des projets portés par des jeunes, facilitant ainsi leur insertion socioprofessionnelle, eu égard à leurs retombées positives sur nombre de familles et sur l’ensemble de la société.

Le Souverain a souhaité que ce plan, dont il suivra les différentes phases avec le gouvernement et le reste des parties prenantes, s’articule autour de certains axes dont le premier vise à favoriser l’accès, aux crédits bancaires, du plus grand nombre de jeunes qualifiés, porteurs de projets et issus des différentes catégories sociales, pour leur permettre de s’engager dans l’entreprenariat et de bénéficier des meilleures chances de réussite.

Le deuxième axe a pour objectif de soutenir les petites et moyennes entreprises spécialisées dans les activités d’exportation, notamment vers l’Afrique, et leur permettre de capter une partie de la valeur ajoutée générée au profit de l’économie nationale, a précisé le Souverain, ajoutant que le troisième axe vise à faciliter l’accès aux prestations bancaires et aux opportunités d’insertion professionnelle et économique, à l’ensemble des citoyens, en général et aux travailleurs du secteur informel, en particulier.

Le roi a aussi tenu à saluer les résultats obtenus au cours des deux dernières décennies, qui ont vu tripler le taux de bancarisation de la population marocaine, relevant que dans ces conditions, en mettant à profit les technologies nouvelles et les innovations financières, il convient que les banques redoublent d’efforts pour élargir la proportion des Marocains qui recourent aux prestations bancaires et aux dispositifs de financement.

Les deux parties pourront ainsi en tirer avantage dans une logique d’équilibre et d’équité, qui profite in fine au processus de développement, a indiqué le Souverain, précisant que ce plan n’atteindra pas ses objectifs si les citoyens bénéficiaires ne s’impliquent pas de manière responsable et ne respectent pas les engagements induits par les prêts contractés.

Le Souverain a par ailleurs souligné que le secteur bancaire et financier constitue la clé de voûte de toute stratégie de développement, notant que l’opérationnalisation et l’accompagnement des projets et des décisions vont au-delà de la conclusion formelle de contrats et la signature d’accords.

Ces opérations supposent également un contrat moral, puisant aux deux sources de la Raison et de la Conscience, a poursuivi le Souverain, soutenant que les différents acteurs assument une responsabilité partagée, chaque partie ayant l’obligation d’honorer ses engagements, de remplir ses devoirs.

“Dans ce contrat, sont ainsi impliqués non seulement les institutions de l’Etat et les élus, mais aussi le secteur privé, plus particulièrement les organismes de financement, le secteur bancaire”, a fait observer le Souverain, notant que le Maroc dispose d’ »un secteur bancaire alliant robustesse, dynamisme et professionnalisme ; autant d’atouts qui lui permettent de soutenir la résilience et le développement de l’économie nationale ».

Le système financier marocain fait l’objet d’un contrôle rigoureux de la part d’institutions nationales indépendantes, hautement qualifiées, a encore dit le roi, ajoutant que la crédibilité du secteur bancaire, la confiance dont il jouit s’en trouvent-elles renforcées, à l’échelle nationale comme à l’extérieur de même que son niveau d’évolution lui a permis d’investir dans nombre de pays étrangers, notamment en Afrique.

Par ailleurs, il appartient aux institutions et aux autorités de régulation et de contrôle financiers d’assurer le suivi des différentes opérations, de veiller à instaurer une relation équilibrée, fondée sur la confiance entre organismes de financement et débiteurs, a poursuivi le Souverain, rappelant la responsabilité sociale qui incombe à l’entreprise financière, ainsi que sa nécessaire participation aux initiatives constructives, qu’elles soient à vocation sociale ou humanitaire, ou qu’elles visent la préservation de l’environnement, la promotion du développement durable.

S.L. (avec MAP)


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