Rentrée scolaire : le financement pour booster la consommation

À chaque rentrée scolaire, les familles marocaines sont confrontées à une cascade de dépenses qui pèsent sur leur budget. Fournitures, uniformes, manuels et services éducatifs s’accumulent, rendant parfois difficile la gestion financière. Dans ce contexte, le crédit à la consommation se positionne comme un outil stratégique, permettant aux ménages de lisser leurs dépenses, de préserver leur épargne et de préparer sereinement la rentrée, tout en soutenant l’économie nationale. À consommer avec modération cependant !
Chaque rentrée scolaire représente un défi financier majeur pour les familles. Entre fournitures, manuels, uniformes et frais de scolarité, les dépenses s’accumulent, mettant à l’épreuve le budget des ménages. Dans ce contexte, le crédit à la consommation (CAC) s’impose comme un soutien précieux, permettant de lisser les coûts, de préserver l’épargne familiale et de garantir aux enfants un départ serein pour l’année scolaire.
Le CAC offre aux ménages la possibilité d’étaler les dépenses sur plusieurs mois, évitant ainsi des tensions financières ponctuelles. Les banques et sociétés spécialisées proposent des formules diversifiées, allant des prêts personnels aux crédits affectés en passant par le regroupement de crédits. Ces solutions permettent aux familles de mieux planifier leur budget et d’assurer l’accès à l’ensemble des services éducatifs et fournitures nécessaires.
Selon les données de 2024, l’encours total du CAC au Maroc a atteint 162 milliards de dirhams, en hausse de 7,9% par rapport à l’année précédente. Les sociétés de financement spécialisées (Wafasalaf, Eqdom, Sofac, Salafin…) en représentent la part la plus consistante, avec une progression de 11,5% des nouveaux crédits, illustrant un recours croissant à des solutions flexibles et rapides.
Le CAC agit comme un amortisseur social, permettant aux classes moyennes de maintenir leur niveau de vie malgré la hausse des prix et des charges familiales, notamment à la rentrée scolaire. Une analyse de 2024 – portant sur près de 440.000 dossiers de crédit – effectuée par Bank Al-Maghrib, révèle que les principaux emprunteurs sont les fonctionnaires et salariés du secteur privé, âgés de 35 à 50 ans, avec des revenus mensuels stables.
Les emprunteurs dont le revenu net dépasse 10.000 dirhams représentent 60% des prêts. Ceux dont le revenu varie entre 6.000 et 10.000 dirhams par mois cumulent 21%. Les prêts personnels représentent 74,5% des crédits, utilisés pour financer des dépenses courantes ou imprévues.
Le crédit automobile et le regroupement de crédits complètent le panorama, offrant une réponse adaptée aux besoins ponctuels ou plus structurants des ménages. Les bénéficiaires avec un revenu entre 4.000 et 6.000 dirhams représentent une part de 13%, tandis que ceux qui gagnent moins de 4.000 dirhams ont bénéficié de 6% des prêts accordés aux ménages l’an dernier.
Un marché en pleine transformation
Alors que les offres classiques restent la base, la digitalisation et l’innovation apportées par les fintechs modifient profondément l’expérience client. Des plateformes comme creditdaba.ma (Bank of Africa) ou CREDIZ (Sofac) permettent désormais de simuler, souscrire et suivre un crédit à distance. Certaines banques utilisent l’intelligence artificielle pour affiner le scoring, personnaliser les taux et accélérer l’octroi des crédits, répondant ainsi à la demande croissante des jeunes générations pour des solutions rapides et transparentes.
Le secteur connaît également l’émergence du paiement fractionné (Buy Now, Pay Later ou BNPL), popularisé par des startups comme Alya, qui facilite l’achat de biens essentiels tout en maîtrisant le budget familial. La rentrée scolaire 2025 met en lumière des comportements d’achat évolutifs : anticipation des dépenses, recherche de promotions, recours sélectif au e-commerce et préférence pour les achats en magasin pour vérifier la qualité.
Ces tendances confirment l’importance d’offres flexibles et adaptées à la diversité des profils et des besoins. Au-delà de l’accompagnement des familles, le CAC soutient la consommation intérieure et dynamise le commerce. La croissance des encours et des nouveaux crédits alimente directement le secteur des biens semi-durables et durables, stimulé par les ventes scolaires, automobiles et électroménagers.
Un équilibre nécessaire
Cependant, cette dynamique doit s’inscrire dans un cadre de responsabilité financière. Les institutions mettent en avant l’importance d’une gestion prudente pour éviter le surendettement, notamment via la sensibilisation et l’éducation financière. La Stratégie nationale d’inclusion financière (SNIF) et les initiatives de la Fondation marocaine pour l’éducation financière (FMEF) visent à renforcer la compréhension des produits financiers et à protéger les consommateurs.
Le principal défi réside dans l’équilibre entre inclusion et sécurité financière. La digitalisation et la diversification des offres facilitent l’accès au crédit, mais nécessitent un encadrement réglementaire rigoureux et des mécanismes de contrôle des risques. Le rôle des fintechs, des banques et des régulateurs est crucial pour garantir que le CAC reste un levier de confort et de croissance, sans générer de fragilité économique pour les ménages. Plus que jamais, le crédit à la consommation au Maroc est aujourd’hui un outil stratégique pour les familles, mais aussi pour l’économie nationale.
Entre tradition et innovation, solutions bancaires classiques et fintechs, le secteur offre un équilibre entre soutien au pouvoir d’achat et dynamisation de la consommation intérieure. La digitalisation, l’inclusion financière et l’éducation budgétaire constituent les clés pour assurer un usage responsable et pérenne du CAC, faisant de lui un allié incontournable pour les ménages marocains face aux défis de la rentrée scolaire et de la vie quotidienne. Tout est de savoir l’utiliser.
Ilyas Bellarbi / Les Inspirations ÉCO