Ventes septembre 2023 : avis de tempête
Ce serait jouer les Cassandre que de parler d’année noire. En revanche, on a songé à titrer “Septembre noir”. En effet, le marché a lourdement chuté le mois dernier : -15,72% en glissement annuel. C’est le sixième mois dans le rouge cette année et celui à la nuance la plus sombre. Cela dit, à l’issue des trois premiers trimestres, le déficit des ventes n’a rien d’insurmontable (-2,92%). Un petit coup de turbo lors du dernier trimestre ferait basculer le marché dans le positif.
Les dernières statistiques de l’AIVAM (Association des importateurs de véhicules au Maroc) relatives aux ventes du marché marocain du neuf sont tombées. Elles font état d’une baisse de -15,72% en glissement annuel sur un mois isolé, avec 11.713 unités vendues, contre 13.898 immatriculations en septembre 2022.
Dans le détail, le véhicule particulier (VP), le cœur du marché, a enregistré une décroissance de 15,19% par rapport à septembre 2022, à 10.116 unités vendues, tandis que le véhicule utilitaire léger a dévissé plus fortement (1.597 transactions seulement, soit un recul de 18,93%). Certains parleront d’effet “séisme” – un pays en deuil n’est pas l’idéal pour le business, vous en conviendrez -, quand d’autres lieront cette contre-performance aux nombreuses autres enregistrées cette année. Abstraction faite des mois de mai, juin et juillet, les ventes ont été en berne toute l’année. Ces statistiques peuvent sembler alarmantes, de prime abord, mais un examen plus approfondi invite à faire reculer de quelques crans l’aiguille de la jauge du pessimisme.
En effet, depuis le début de l’année, entamée aux trois-quarts, désormais, ce sont 117.735 unités qui ont été écoulées, contre 120.905 ventes un an plus tôt au cours de la même période. Le retard sur les temps de passage enregistrés en 2022 n’est que de 2,92%. Si les acteurs du marché parviennent à stimuler la demande, notamment à travers de belles campagnes de promotion d’ici fin décembre, il y a largement la place pour que la performance annuelle soit positive. Mieux, si Dacia, solide leader des ventes sur notre marché depuis 13 ans, n’était en délicatesse cette année, tous les voyants seraient au vert pour le marché dans sa globalité (VP +VUL). Le delta entre les volumes de ventes du sigma des marques à ce stade de l’année et ceux enregistrés l’année d’avant n’est que de 3.170 véhicules. A comparer au déficit de 4.491 transactions qu’affiche Dacia (24.944 ventes, contre 29.435 à fin septembre 2022). Le marché du neuf afficherait ainsi une croissance légèrement supérieure à 1% si les ventes de la marque de Mioveni étaient à l’équilibre par rapport à l’année dernière.
Top 5 généralistes : Quand Dacia éternue…
Malgré sa contre-performance annuelle et un mois de septembre encore plus préoccupant (2.460 ventes, contre 3.000 immatriculation en septembre 2022, soit -18%), Dacia garde une avance confortable sur le peloton, avec une part de marché (PDM) de 23,51% à l’issue des trois premiers trimestres. Deuxième du Top 10 des ventes, Renault connaît une année 2023 bien plus zen que la cousine Dacia (16.936 ventes, en progression de 7,89% en glissement annuel et une PDM de 15,96%).
En revanche, le mois de septembre est à oublier pour la marque au Losange (1.747 exemplaires vendus, soit -29,44%). C’est Hyundai qui complète le podium, avec 11.902 ventes depuis le début de l’année (+11,26%), ce qui équivaut à une PDM de 11,22%. La rentrée aura également été compliquée pour la marque coréenne (911 ventes, ce qui représente un repli de 15,18%). En quatrième position, on retrouve Peugeot, dont les équipes commerciales ont réalisé 7.991 ventes depuis le début de l’année, en recul de 2,83% versus fin septembre 2022. A noter que la marque au Lion affichait une légère croissance à fin août dernier. La contraction des ventes le mois dernier, qui s’est élevée à –24,97%, a fait mal ! La PDM annuelle provisoire de Peugeot est de 7,53%. Le Top 5 des ventes est complété par Volkswagen. La marque allemande affiche une forme étincelante en 2023 : 5.392 immatriculations, contre 3.870 à l’issue des trois premiers semestres de 2022, ce qui représente un bond de 65,17% et une PDM de 6,03%. Du reste, à l’inverse des autres marques citées, Volkswagen n’a pas tiré la langue en septembre (504 ventes, en progression de 13,51% en glissement annuel).
Top 3 premium : Audi en forme
C’est Audi qui trône au sommet des ventes sur le marché du luxe à quatre-roues, marché qui ne connaît pas la crise. La marque aux Anneaux affiche une forme olympique : 332 ventes en septembre (+64,36%) et 3.185 depuis le début de l’année, ce qui représente une PDM cumulée de 3%. L’autre marque bavaroise, BMW, se classe deuxième des classements mensuel et annuel provisoire, avec respectivement 258 (+1,98%) et 2.494 ventes (+17,70% et une PDM de 2,35%). Enfin, Mercedes grimpe sur la troisième marche du podium, qui a écoulé 195 unités le mois dernier (-10,55%) et 1.901 au terme des neuf premiers mois de l’année (+1,39%), captant une PDM de 1,79% à fin septembre.
Mehdi Labboudi / Les Inspirations ÉCO
