Economie

El Jadida-Safi: l’autoroute de la honte

KIOSQUE – C’est une histoire à dormir debout : celle du chantier de l’autoroute El Jadida-Safi dont les travaux ne cessent d’entretenir la polémique et de susciter des interrogations au sein de l’opinion publique locale et nationale.

De dénonciation des défaillances techniques en retard injustifié, l’autoroute El Jadida-Safi ne semble pas entrevoir le bout du tunnel.

En effet, voilà plus de trois ans, plus exactement depuis le 13 avril 2013, que le roi a lancé officiellement et solennellement ce chantier. La durée de construction de cet axe autoroutier avait été fixée à 20 mois et le cahier des charges stipule que tout retard est assujetti à une amende de 2 millions de dirhams par jour.

Or, la presse et notamment le quotidien Al Akhbar avait fait état de «défaillances au niveau des matériaux utilisés par la société turque, en charge du chantier, qui ne seraient pas conformes aux normes de qualité requises par la société des autoroutes du Maroc».


Cette constatation a été confirmée par l’analyse du laboratoire LPEE. Le ministre Aziz Rabbah a préféré intenter contre le quotidien un procès, toujours en cours, pour diffamation. Mais entre temps, la durée de réalisation de cet axe de près de 120 kilomètres n’a cessé de se prolonger.

Aujourd’hui, les travaux n’ont pas encore été terminés et l’entreprise turque continue à faire durer le suspense. Après avoir demandé une première fois la prolongation de cette durée de trois à quatre mois, voilà qu’au bout de 16 mois, l’ouverture de ce tronçon n’est pas encore programmée et il ne semble pas qu’elle sera pour demain.

D’après certains ingénieurs, rapporte Al Akhbar, les travaux sur cette autoroute risquent de durer encore une année. En effet, affirment-ils, seules les barrières de sécurité nécessitent plusieurs mois de travaux, tout comme les signalisations et les bretelles de liaison.

A présent, l’autoroute est ouverte sur les terrains agricoles qu’elle longe, ce qui constitue un danger potentiel pour les futurs usagers.

Pire, l’entreprise ne paie pas les pénalités de retard qui s’élèvent désormais à 960 millions de dirhams. Qui va les payer ? Qui protège cette entreprise ?

Le ministre envisagerait d’ouvrir l’autoroute, en l’état, au mois de septembre. Quand on sait que le 7 octobre est le jour des élections, la période choisie semble répondre à des calculs politiciens.

T.J

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