Politique

Le bilan des 100 premiers jours du gouvernement Akhannouch

Par LeSiteinfo avec MAP

Le gouvernement conduit par Aziz Akhannouch s’approche de la barre symbolique des 100 premiers jours au pouvoir, une occasion, comme il est de coutume dans les sociétés démocratiques, de dresser un bilan d’étape des premières réalisations accomplies et de tester la capacité de l’Exécutif à tenir ses promesses, qu’il s’agisse de celles inscrites dans les programmes électoraux des partis de la majorité, ou celles prévues par le programme gouvernemental.

Les 100 premiers jours de la vie de ce gouvernement ont été ponctués d’une multitude de défis liés principalement aux répercussions socio-économiques de la Covid-19, et aux efforts que cela implique pour relancer l’économie et préserver les emplois et le pouvoir d’achat des citoyens.

Pour relever ces défis, le gouvernement a fait du renforcement des piliers de l’État social une priorité. Chose confirmée dans le programme gouvernemental qui comprenait un ensemble d’engagements témoignant de la dimension sociale des futures politiques publiques, notamment la création d’un million d’emplois durant les 5 prochaines années et la mise en œuvre du chantier de la généralisation de la protection sociale, en plus de tirer de la pauvreté et de la vulnérabilité un million de familles.

La dimension sociale a également été présente dans l’action du gouvernement. En effet, l’Exécutif a tenu 11 conseils de gouvernement au cours desquels des décisions, des textes de loi et des rapports touchant à l’aspect social ont été débattus.


Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch l’a, d’ailleurs, affirmé dans son discours d’ouverture du Conseil de gouvernement du 23 décembre dernier, soulignant que cet engagement reflète le choix de l’Exécutif portant sur le renforcement des piliers de l’Etat social, à travers des actes et décisions ayant un impact concret.

Dans le cadre de la mise en œuvre du chantier de la généralisation de la protection sociale, le gouvernement a pris, depuis la nomination de ses membres le 7 octobre dernier et l’approbation, le 13 octobre, par le Parlement du programme gouvernemental, une série de mesures et approuvé un certain nombre de décrets et de projets de loi qui visent à généraliser la protection sociale et à bénéficier du régime d’Assurance Maladie Obligatoire de base (AMO) et de celui des pensions pour les catégories des professionnels, des travailleurs indépendants et des personnes non salariées exerçant une activité libérale.

Si ces décisions et initiatives ont suscité un écho favorable chez la majorité parlementaire à la Chambre des Représentants, qui a estimé que la performance du gouvernement au cours des 100 premiers jours était « positive », l’opposition, elle, en revanche, a relevé que le gouvernement n’a pas été au rendez-vous.

À ce titre, Allal Amraoui, parlementaire du Parti de l’Istiqlal, l’un des trois partis formant la majorité gouvernementale, a déclaré que les performances de l’actuel gouvernement sont très révélatrices et positives.

Dans une déclaration à la MAP, Amraoui a indiqué que le programme gouvernemental et la loi de finances 2022 comportaient de nombreux engagements électoraux des partis formant la coalition gouvernementale, notamment ceux liés au renforcement de l’État social, soulignant que le gouvernement s’est attelé, un mois après sa formation, à élaborer les décrets relatifs au chantier de la protection sociale, une initiative qu’il faut mettre à l’actif du gouvernement de Aziz Akhannouch.

L’Exécutif a également lancé, a-t-il dit, d’importantes initiatives pour renforcer la résilience de l’économie marocaine et consolider la souveraineté nationale dans de nombreux domaines, soulignant l’interaction du gouvernement avec les attentes de la société, en prenant nombre de décisions qui ont permis, parfois, d’atténuer les effets de la crise sanitaire sur certaines professions.

Par ailleurs, le gouvernement a réagi avec célérité afin de maintenir la stabilité des prix de certains produits de base, qui ont enregistré une hausse significative, en allouant annuellement 16 milliards de DH au fonds de compensation pour soutenir le prix du gaz butane, du sucre et de la farine de blé tendre, a poursuivi Amraoui.

Il a estimé, d’autre part, que la formation du gouvernement à partir de trois partis politiques constitue « un tournant décisif » sur la voie de la consolidation de l’édifice démocratique du Royaume, dans le respect des résultats du processus électoral qui a permis aux partis arrivés en tête de former le gouvernement et de gérer les conseils des régions, ce qui renforce la convergence entre le Centre et les régions et confère une dimension territoriale aux politiques publiques menées par le gouvernement.

Et d’ajouter que l’Exécutif agit selon une approche marquée du sceau de l’efficience et de l’efficacité, ce qui s’est traduit par une bonne gestion du temps politique, car en un mois, des élections ont été organisées, le gouvernement et les structures des deux chambres du Parlement ont été formés, en plus de la présentation et de l’adoption de la loi de finances pour l’année 2022.

En revanche, la députée Khadouj Slassi, de l’Union Socialiste des Forces Populaires (opposition), a estimé qu’après 100 jours d’exercice, le gouvernement Akhannouch « a raté l’occasion de rétablir la confiance des citoyens en l’acteur politique, d’assurer les conditions de la réforme dans le respect de l’état psychologique et social des citoyens, surtout en cette période de crise sanitaire ».

Slassi a affirmé, dans une déclaration similaire, qu’au cours de ses 100 premiers jours d’activité, le gouvernement n’a pas émis de signaux forts pour regagner la confiance des citoyens, mais il a, au contraire, pris des décisions « unilatérales » et « inattendues » qui ont ébranlé la confiance des citoyens.

Elle a estimé, dans ce contexte, que le recours à des critères sélectifs et le plafonnement, à 30 ans, de l’âge de recrutement des cadres des Académies régionales d’éducation et de formation en est l’exemple le plus éloquent.

Au cours de ces 100 premiers jours, le gouvernement s’est distingué par le recours « obstiné » à la force numérique et à la réduction des rôles constitutionnels de l’opposition, ce qui porte atteinte aux principes de démocratie participative et à la confiance en l’action politique et dans les institutions de l’Etat, a ajouté Slassi.

« Cent jours ne suffisent pas pour accomplir des réalisations majeures, mais ils sont suffisants pour lancer des signaux pouvant redonner confiance aux citoyens qui attendent avec impatience un changement réel et tangible de leurs conditions sociales et économiques », a poursuivi Slassi, notant que le gouvernement actuel n’a pas réussi à réaliser cet objectif.

S.L. (avec MAP)

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