Monde

Une ancienne ingénieure chez Facebook flingue le réseau social

Une ancienne ingénieure chez Facebook a dénoncé, mardi, lors d’une audition devant le Congrès américain les dérives du géant du web, évoquant, entre autres, les « effets néfastes » de ses plateformes sur la santé mentale des jeunes et des adolescents sans que rien ne soit fait pour y remédier.

La lanceuse d’alerte, Frances Haugen, une ancienne chef de projet chez le groupe, a divulgué des documents internes montrant comment l’application Instagram qui appartient à l’entreprise de Mark Zuckerburg, a conduit, selon elle, à la dépression et l’anxiété chez de nombreux adolescents. Facebook ne fera pas passer ses « bénéfices astronomiques au détriment du public », a-t-elle insisté, estimant que l’intervention du Congrès est nécessaire. Pour elle, « Facebook doit accepter les conséquences de ses choix » largement décidés par son patron.

Facebook « a induit le public en erreur à plusieurs reprises » sur la sécurité des enfants, la fiabilité des systèmes d’intelligence artificielle et la propagation de messages conflictuels et extrêmes, a-t-elle encore lancé.

« Je me suis manifestée parce que je crois que chaque être humain mérite la dignité de la vérité », a-t-elle déclaré. Dans son témoignage, l’ancienne employée dit, néanmoins, continuer à croire que cette plate-forme peut servir comme une « force pour le bien ». Mme Haugen « a dynamisé et enhardi les efforts visant à protéger les enfants et à demander des comptes à Facebook », a déclaré lundi le sénateur démocrate Richard Blumenthal, président du sous-comité sénatorial de la protection des consommateurs. L’audience est une « journée décisive dans la lutte contre les dommages destructeurs et la dissimulation de Facebook », a-t-il déclaré à l’heure où les membres du Congrès américain, démocrates et républicains, tentent depuis plusieurs années de réguler les grandes compagnies technologiques.

Facebook a contesté les accusations portées dans les documents dévoilés par son ex-employée et repris par les médias.

« Il n’est pas exact que des recherches internes divulguées démontrent qu’Instagram est +toxique+ pour les adolescentes », a déclaré Facebook dans un communiqué.

Les accusations contre Instagram ont donné lieu à la mise à jour de la loi sur la protection de la vie privée en ligne des enfants, une loi de 1998 régissant les sites Web qui collectent des données sur les enfants. La loi, connue sous le nom de Coppa, a été largement critiquée comme étant inadaptée à l’ère des réseaux sociaux.

L’audience du Sénat sur les pratiques de Facebook intervient au lendemain d’un épisode tout aussi difficile pour le groupe technologique. La panne majeure de ses réseaux et messageries survenue lundi et attribuée par l’entreprise à un « changement de configuration défectueux » de ses serveurs, qui a empêché ses utilisateurs d’accéder à la plateforme, Instagram, WhatsApp ou Messenger pendant environ sept heures.

A Wall Street, une vente massive des actions de Facebook et d’autres grandes sociétés technologiques s’est répercutée sur le marché, poussant les principaux indices américains vers de fortes baisses en ce début de semaine.

AY


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