France: la mortalité revient à un niveau normal
Après deux mois de forte hausse, la mortalité est revenue à un niveau normal en France, selon des données publiées vendredi par l’Institut national de la statistique (Insee).
Le nombre de décès enregistrés en France depuis mars est en hausse par rapport aux chiffres de 2019 dans plusieurs départements de l’Hexagone fortement touchés par l’épidémie de coronavirus, souligne l’Insee.
Ainsi, la surmortalité est clairement visible à partir du 16 mars, date de l’annonce de la mise en place du confinement décrété pour juguler l’épidémie, avant que le pic ne soit atteint le 1er avril dernier avec 2800 décès enregistrés contre « seulement » 1700 le même jour de l’année précédente.
« Le nombre de décès survenus entre le 1er mars et le 30 avril est supérieur à celui enregistré sur les mêmes périodes en 2019 ou 2018 : 129.084 décès ont été enregistrés en 2020 en France (soit une moyenne de 2 116 décès par jour), contre 102.785 en 2019 et 110.841 en 2018. Entre le 1er mars et le 30 avril, le nombre de décès en France est ainsi supérieur de 26 % à celui enregistré à la même époque en 2019 et de 16 % à 2018 », détaille l’Insee, qui souligne que « le nombre de décès, qui était en moyenne de 1.790 par jour sur la première quinzaine de mars, augmente nettement à 2.250 au cours de la deuxième quinzaine. Il atteint un pic le 1er avril avec 2 795 décès enregistrés ce jour-là et diminue depuis (2 540 décès par jour en moyenne sur la première quinzaine d’avril, 1 870 au cours de la deuxième quinzaine).
Toutefois, à partir de la mi-avril, un retour progressif à la normale a été observé, indique l’Institut de la statistique, qui relève que depuis le début du déconfinement, le 11 mai, la mortalité est revenue à peu près au même niveau qu’en 2019.
« Entre le 1ᵉʳ mai et le 1er juin 2020, 49.178 décès sont enregistrés en France à la date du 12 juin, soit 3 % de moins qu’en 2019 et autant qu’en 2018. Ce nombre est toutefois encore provisoire et sera révisé à la hausse dans les prochaines semaines. Ainsi, sur la période allant du 1ᵉʳ au 25 mai, le nombre de décès qui était de 38.433 lors de la diffusion de la semaine dernière est revu à la hausse pour s’établir à 39 194 une semaine plus tard, soit une révision de + 2 %. La baisse qui était estimée la semaine dernière à – 4 % sur la période du 1ᵉʳ au 25 mai 2020 comparativement à la même période de 2019, est donc révisée à – 2 % », souligne l’Institut qui relève que depuis le 1ᵉʳ mai, comme le confirment les données récentes, « on ne constate plus en France d’excédent de mortalité par rapport aux deux années précédentes ».
« Il ne s’agit pas d’une estimation de la surmortalité liée au Covid-19, qui nécessite la mobilisation de modélisations économétriques mises en œuvre par Santé Publique France » prévient cependant l’Insee, qui souligne que ces statistiques sont basées sur le Répertoire national d’identification des personnes physiques (RNIPP) qui recense tous les actes d’état civil et ne précise pas les causes de décès. Cependant, lorsqu’on regarde ces chiffres département par département, on remarque que la surmortalité concerne principalement les départements les plus durement touchés par la pandémie de coronavirus.
S.L. (avec MAP)