Maroc

Mondial 2030 : des stades marocains tournés vers l’innovation et la durabilité

La Coupe du monde 2030 constitue un véritable accélérateur d’infrastructures, d’innovation et de durabilité pour le Maroc. En partageant l’organisation avec l’Espagne et le Portugal, le Royaume engage un programme inédit de construction et de modernisation de ses stades, pensé à la fois pour la performance, l’expérience spectateur et la transition écologique.

La Coupe du monde 2030 marque un tournant dans la stratégie d’aménagement et de modernisation du Maroc. La candidature conjointe avec l’Espagne et le Portugal, validée par la FIFA, fait du Royaume le premier pays africain à accueillir des matchs d’une Coupe du monde partagée entre deux continents. Ce défi mobilise les pouvoirs publics, la Fédération royale marocaine de football (FRMF) et plusieurs partenaires privés autour de l’objectif de bâtir des infrastructures durables, connectées et exemplaires sur le plan environnemental.

Le Grand Stade de Casablanca, projet phare
Symbole de cette ambition, le Grand Stade Hassan II sera érigé à El Mansouria, dans la province de Benslimane, à une trentaine de kilomètres de Casablanca. Conçu par Populous et le cabinet Oualalou + Choi, il pourra accueillir jusqu’à 115 000 spectateurs.

Sur un site de 100 hectares, cette enceinte ultramoderne vise à répondre aux standards FIFA les plus exigeants, jusqu’à accueillir la finale du tournoi. Le financement public a été validé en 2023 et les premiers marchés de construction attribués en 2025 à des groupes marocains. Le stade intégrera des panneaux photovoltaïques, un système de récupération des eaux pluviales et une gestion intelligente des flux d’énergie et de spectateurs.

Des rénovations d’envergure
Au-delà de Casablanca, la stratégie nationale privilégie la réhabilitation des enceintes existantes. Le Grand Stade Ibn Battouta de Tanger, entièrement rénové pour la CAN 2025, a une capacité de 75.000 places, une couverture intégrale et une pelouse naturelle de dernière génération, confirmant ainsi les informations fournies. Les travaux, d’un coût de 360 millions de dollars, incluent également la suppression de la piste d’athlétisme pour rapprocher les tribunes du terrain et des aménagements de pointe conformes aux normes de la FIFA.

Le nouveau stade Prince Moulay Abdellah de Rabat, livré en 2025, symbolise l’évolution des infrastructures sportives nationales par son confort amélioré (toit panoramique, zones VIP), sa sécurité renforcée (800 caméras IA, reconnaissance faciale) et ses technologies numériques intégrées (pelouse hybride, éclairage LED).

Dans le cadre d’un programme national de modernisation des infrastructures sportives, les stades d’Agadir, de Marrakech et de Fès bénéficient d’une mise à niveau en vue de la CAN 2025 et de la Coupe du monde 2030. Ces projets, qui s’inscrivent dans un calendrier en deux phases, incluent l’augmentation de la capacité, le retrait de la piste d’athlétisme et l’amélioration des installations.

Le gouvernement a mobilisé un budget de 9,5 milliards de dirhams pour la première phase, et une seconde phase est prévue pour 2025-2028. Les nouvelles enceintes intègrent des systèmes technologiques avancés. Par exemple, le stade de Tanger est équipé d’un dispositif de reconnaissance faciale et d’une surveillance intelligente, et les directives FIFA recommandent des infrastructures numériques intégrées dès la phase de conception.

Ces innovations visent à améliorer la sécurisation des lieux, optimiser leur exploitation et favoriser une meilleure gestion des flux et des consommations. Le cahier des charges du Mondial 2030 met l’accent sur la sobriété énergétique. Plusieurs stades marocains intègrent déjà des centrales solaires en toiture, des systèmes de récupération des eaux et des matériaux à faible impact carbone.

Un chantier humain et social
La FIFA et le syndicat BWI ont renforcé leurs exigences en matière de droits sociaux et de conditions de travail pour les chantiers liés au Mondial 2030 par un protocole d’accord qui impose des inspections conjointes, des formations et des audits réguliers.

Le Maroc a adhéré à cette démarche, exigeant que les entreprises respectent les normes de sécurité, de rémunération, et garantissent le développement des compétences des travailleurs locaux. Les investissements consentis ne visent pas uniquement la réussite du tournoi. Ils s’inscrivent dans une vision de développement territorial durable.

Les stades rénovés ou construits accueilleront demain des clubs, des compétitions africaines et des événements culturels. Les zones environnantes intègreront des espaces commerciaux, hôteliers et logistiques, générant un tissu économique pérenne. L’organisation de la CAN 2025, prévue comme répétition générale, permettra de tester les flux, la sécurité, les transports et la maintenance avant 2030.

Une filière en pleine mutation
Le chantier des stades agit comme un accélérateur industriel. Les bureaux d’études, architectes et entreprises acquièrent de nouvelles compétences en conception durable et gestion numérique de projets. Cette montée en gamme renforce la compétitivité du secteur du BTP et ouvre la voie à l’exportation de savoir-faire sur le continent africain.

Le Maroc aborde la Coupe du monde 2030 comme une opportunité de transformation durable. Derrière les tribunes et les pelouses, c’est tout un écosystème, ingénierie, urbanisme, énergie, formation, qui se structure.

En misant sur la technologie, la sobriété et l’inclusion, le Royaume ambitionne de faire de ses stades non seulement des symboles d’excellence sportive, mais aussi des modèles de durabilité et d’innovation pour l’Afrique et le monde.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO


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