Maroc

Aid Al-Adha: le ministre de la Santé appelle à la prudence

La fête d’Aid Al-Adha intervient cette année dans une conjoncture particulière nécessitant plus de « maturité » et de « responsabilité » en vue de prévenir contre la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19), a souligné, samedi, le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb.

« Nous accueillons la semaine prochaine Aid Al-Adha qui constituent une occasion pour les familles de se rassembler autour d’une même table. Cette occasion intervient cette année dans une conjoncture particulière et difficile, ce qui nécessite de se doter de la maturité et de la responsabilité pour éviter les visites inutiles et les contacts physiques et veiller au respect des mesures de prévention lors des rassemblements familiaux », a dit M. Ait Taleb qui s’exprimait lors d’un webinair initié par la société marocaine des sciences médicales (SMSM) sous le thème « covid-19, grippe, HPV et pneumocoque: Importance de la vaccination, quelle recommandations ? ».

L’une des mesures phares à respecter pour prévenir contre le covid-19 est la distanciation sociale, a-t-il soutenu, notant qu’un reconfinement reste envisageable à tout moment en cas de non-respect des mesures de prévention et de sécurité, puisque le virus est toujours présent et guette la moindre occasion pour se propager davantage.

Et de poursuivre: « Nous sommes aujourd’hui face à un nouvel enjeu pour affronter le covid-19. Il s’agit de prendre en charge les personnes atteintes de maladies chroniques et leur garantir la continuité du traitement et des services de santé dans les établissements hospitaliers publics et privés ».

Ces services ne doivent en aucun cas s’arrêter afin d’éviter toute chute et des répercussions indésirables, a ajouté le ministre, saluant le travail commun et les efforts, déployés par son Département et l’Association marocaine des pédiatres, Infovac-Maroc et d’autres établissements, pour augmenter le taux de vaccination des nourrissons, lequel a accusé une baisse durant la période de confinement.

M. Ait Taleb a également relevé que la situation sanitaire que traverse le Royaume nécessite une consolidation des efforts entre les citoyens et les différents établissements de l’Etat en vue d’atteindre la sécurité sanitaire et de limiter la propagation du covid-19.

Il a insisté sur l’importance cruciale de respecter les mesures de prévention et les gestes barrières, estimant que le succès dans la lutte contre cette pandémie est tributaire d’un engagement individuel et collectif et ce, dans le cadre d’une complémentarité où le citoyen, le chef de famille, le gérant de l’entreprise, le responsable administratif, le propriétaire du transport commun, etc, chacun de sa position, œuvrent à promouvoir et développer une culture de prévention à même d’éviter toute contamination de ce virus et des autres maladies. Il est aussi question d’encourager le télétravail et le digital pour consacrer cette culture et préserver la santé.

De son côté, le président de la SMSM et Infovac-Maroc, Moulay Said Afif, a souligné les rassemblements familiaux constituent un risque, appelant à accorder un intérêt particulier à la protection des personnes âgées et à un strict respect des gestes barrières (port du masque, distanciation, désinfection des mains, etc).

M. Afif a, en outre, salué la dernière mise au point du ministère de l’Intérieur qui rappelle que les personnes qui ne mettent pas leurs masques vont avoir à payer des amendes et ça peut aller jusqu’à l’emprisonnement.

Pour sa part, le président d’Infovac-France, Robert Cohen a indiqué que le fait d’avoir contracté la maladie de covid-19, d’avoir eu une PCR ou une sérologie positive ne contre-indique aucune vaccination et nécessite seulement d’attendre la fin de la phase aiguë de la maladie, comme pour toutes les maladies infectieuses.

« Toute diminution des couvertures vaccinale, tout retard de vaccination peut se traduire par une augmentation du nombre de cas, des épidémies, des hospitalisations, voire des décès en particulier pour la rougeole, le coqueluche, les infections graves à H. Influenzae b, le méningocoque, le pneumocoque. », a t-il souligné.

Il a, en outre, présenté l’état d’avancement de la recherche d’un vaccin contre le nouveau coronavirus au niveau mondial, faisant savoir, dans ce sens, que plus de 155 vaccins sont en développement.

« Même si le temps nécessaire au développement habituel d’un vaccin est réduit et que les essais cliniques en phases 2 et 3 ont commencé pour certains (plus de 10), il faudra certainement encore de nombreux mois (2021) avant qu’un ou plusieurs vaccins soient démontrés +efficaces et sûrs+ », a soutenu M. Cohen.

Et d’ajouter que même si la fabrication des vaccins débute avant même les résultats des études cliniques, un délai plus important sera nécessaire pour qu’ils soient disponibles en quantité suffisante pour être administrés à la population générale, ou aux patients adultes à haut risque de complications, d’exposition (personnel médical) et de tout venant.

En l’absence d’un vaccin et afin d’éviter une deuxième vague de covid-19, le professeur a insisté sur la nécessité de respecter les mesures barrières, notamment le port du masque, relevant, dans ce sens, que plusieurs études ont démontré le rôle des masques, chirurgicaux et alternatifs, dans la réduction de gouttelettes et d’aérosols potentiellement contaminants et par conséquence la diminution de risque de transmission de covid-19.

Pour sa part, Mohamed Benazzouz, de la direction de la population du ministère de la santé, s’est attardé sur l’état d’avancement de l’introduction de la vaccination anti-PVH au Maroc, faisant savoir que le Département a procédé durant l’année 2019 à l’élaboration d’un plan stratégique national d’introduction dudit vaccin.

Le plan est élaboré et a pris en considération toutes les mesures nécessaires, a t-il poursuivi, ajoutant que l’élaboration d’un plan national de communication et de mobilisation sociale est en cours de finalisation.

« Nous avons également élaboré un guide pratique de la vaccination anti-PVH pour les professionnels de la Santé et qui constitue une feuille de route pour l’introduction au niveau local et nous avons même lancé le processus d’acquisition du vaccin », a fait remarquer M. Benazzouz.

Tenu en collaboration avec le ministère de la Santé, ce webinair a connu la participation notamment du Professeur en maladies infectieuses à la Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca et de, Abdelfattah Chakib, du Directeur de l’Institut Pasteur du Maroc, Abderrahmane Maaroufi et du Doyen de la Faculté de médecine et de pharmacie de Marrakech, Mohammed Bouskraoui.

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