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Nissan révoque officiellement Carlos Ghosn

Le conseil d’administration de Nissan vient de révoquer Carlos Ghosn de son poste de président. Le conseil d’administration de Nissan s’est réuni ce jeudi et a pris la décision.

La réunion s’est tenue au siège du groupe à Yokohama, dans la capitale japonaise. Lors d’un vote à main levée, 4 personnes sur 7 ont décidé du sort du patron de Renault-Nissan-Mitsubishi Motors. Son remplaçant par intérim devrait être Hiroto Saikawa, son ancien dauphin qui ne l’a pas ménagé lundi.

Carlos Ghosn, patron de Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, a été arrêté lundi 19 novembre à Tokyo. Il est accusé de malversations par le constructeur japonais Nissan.

Il est soupçonné d’avoir sous-évalué sa rémunération dans des rapports financiers. Il aurait ensuite accepté de collaborer avec la justice. D’après Nissan, Carlos Ghosn a “dissimulé ses revenus au fisc”. Il aurait “pendant de nombreuses années déclaré des revenus inférieurs au montant réel”.


“En outre, de nombreuses autres malversations ont été découvertes, telles que l’utilisation de biens de l’entreprise à des fins personnelles”, affirme Nissan.

Carlos Ghosn, cet industriel libano-brésilo-français, est né le 9 mars 1954 à Porto Velho, au Brésil. Depuis 2005, il occupe le poste de PDG du groupe Renault. En juin 2013, il a été nommé président du conseil d’administration du producteur automobile russe AvtoVAZ avant de prendre les rênes, en 2016 du groupe Mitsubishi Motors. Ghosn est également PDG de Renault-Nissan-Mitsubishi, permettant à cette alliance de prendre la première place devant Volkswagen AG, Toyota et GM lors du premier semestre 2017.

En 2002, l’industriel a réussi à sauver Nissan de la faillite grâce à une politique drastique de réduction des effectifs et de restructuration. Ford et General Motors lui ont même proposé de prendre leurs commandes après ce redressement.

Grâce à ses réalisations, Carlos Ghosn a été élu en 2002 par le magazine Forture «Homme d’Affaires de l’année» pour la région Asie, le citant parmi les six hommes d’affaires étrangers les plus puissants. Il a également occupé en 2003 la 4ème place d’un sondage réalisé par Financial Times sur les leaders les plus respectés du monde des affaires. Au Japon, sa célébrité atteint le sommet et il a même inspiré un manga.

La chute brutale de celui qui sera certainement chassé de son poste a choqué le monde entier. ‘’Ce qu’il a fait est sans précédent dans l’histoire des entreprises au Japon », a assuré Kosuke Sato, économiste au Japan Research Institute.

Après son arrestation, les critiques à l’encontre de Ghosn pleuvent et son successeur au poste de président exécutif de Nissan Hiroto Saikawa ne l’a pas non plus épargné. Après l’arrestation, ce dernier a taclé Ghosn lors d’une conférence, abordant «ce côté obscur du Brésilo-Libanais et ce pouvoir trop concentré pendant des années entre ses mains».

Le patron de Nissan a refusé de se plier à la tradition de la courbette de contrition vis-à-vis des clients et des actionnaires pour présenter les excuses de l’entreprise après cette affaire.

Pour Robert Dujarric, directeur des études asiatiques à l’Université Temple à Tokyo, on a par définition plusieurs ennemis quand on a le profil de Ghosn, précisant que cette affaire a créé un tollé parce que le cas de l’industriel diffère par le fait qu’il concerne des accusations d’enrichissement personnel.

‘’Déjà, il était beaucoup mieux payé que n’importe quel PDG japonais, Il y avait chez Ghosn un style de vie de PDG. Les grands patrons japonais sont assez discrets », a-t-il souligné.

N.M.

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