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Les manuels scolaires, en total décalage avec la réalité marocaine?

L’éducation au Maroc est jugée par El Pais comme un laboratoire où l’on teste plusieurs méthodes. Le journal espagnol a en effet publié récemment une enquête sur les manuels scolaires utilisés pour l’apprentissage des écoliers et lycées du royaume.

L’analyse a été faite par trois jeunes hommes et trois jeunes femmes affiliés au Réseau de jeunes marocains engagés, un programme impulsé par la Fondation allemande Friedrich Ebert qui dispose d’une branche à Rabat. Ils se sont penchés sur les manuels de l’enseignement primaire (histoire et géographie, éducation islamique et langue arabe) et en ont décortiqué le contenu, textes et images, afin de mesurer leur conformité avec les valeurs de droits humains et les pactes internationaux que le Maroc a signés et ratifiés.

Le groupe a présenté les résultats de son analyse coordonnée par Amina Boughaibi le 26 juillet lors d’une conférence organisée à Rabat. Premier constat: la faible présence des femmes dans les manuels scolaires, souvent assignées à des rôles stéréotypés comme la prise en charge des tâches ménagères. Dans les manuels d’éducation islamique, elle est toujours voilée et « le discours est toujours dirigé aux hommes », relèvent les membres du groupe.

Autre constat fait par le groupe: la faible représentation des différentes communautés constituant le paysage ethnique marocain. « Sur la plupart des photos, ce sont des personnes blanches qui apparaissent, alors que le Maroc, situé en Afrique du nord est un carrefour social et ethnique », notent les six membres.


Amina Boughaibi a également souligné que le problème ne concerne pas seulement la gente féminine, mais également les couches sociales défavorisées, lesquelles sont dévalorisées et font l’objet de comparaison avec les milieux aisés. « Pourquoi mettre des photos de mineurs travaillant dans les champs, alors qu’il devrait être clair, que le seul endroit pour ces enfants c’est l’école », cite en exemple la coordinatrice.

Ce groupe de jeunes marocains, en collaboration avec des associations, voudrait contribuer à la mise à jour des manuels scolaires afin que le contenu soit en phase phase avec les traités internationaux signés par le Maroc.

Faiza Rhoul

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