Economie

Quels critères pour acheter une voiture au Maroc ?

Face aux perspectives alarmantes de persistance de la non-disponibilité de certains équipements pour les constructeurs automobiles, la prudence voudrait que les consommateurs anticipent pour ne pas être pris de court. Sur la base de quels critères faut-il désormais acheter sa voiture ?

A la faveur de la persistance de la crise des semi-conducteurs, plusieurs modèles de voitures risquent de voir leur ventes impactées. «Vu que la disponibilité de certaines pièces de véhicules sera freinée par la conjoncture, nous déconseillons actuellement d’acheter des véhicules consommateurs d’électronique. Par exemple, sur les indicateurs de vitesses et de niveau de carburant, l’on revient aux indicateurs analogiques qui étaient montés jusque-là. Les voitures à indicateurs numériques sont fortement déconseillées, parce qu’il va être de plus en plus difficile de trouver les pièces de rechange qui vont les remplacer en cas de panne», explique Tarik El Khaiter, expert juridique technique pour automobiles et dirigeant du Cabinet d’expertise Amghar.

Dans ce contexte conjoncturel marqué par la flambée des prix de parties et pièces pour voitures de tourisme, combiné à la pénurie des semi-conducteurs, bénéficier des analyses d’experts, notamment pour choisir le véhicule que l’on achète, voire comprendre les tendances du marché de l’automobile, devient un atout précieux. Les véhicules équipés d’indicateurs analogiques seraient donc les plus conseillés de nos jours, au détriment des «modèles concentrés de technologies, notamment asiatiques, qui ont beaucoup investi dans l’électronique et la partie management visuel du tableau de bord».

El Khaiter nuance tout de même : «Quelques modèles, notamment allemands ou français, sont restés sur l’analogie, et si j’ai un conseil à donner c’est de les prioriser lors de l’acte d’achat, car on ne peut pas immobiliser une voiture pour un indicateur de vitesse ou pour un capteur de température. Face à la mode des tableaux de bord tout électronique, certains constructeurs ont donc gardé les pieds sur terre «en équipant leurs véhicules de beaucoup d’analogique en parallèle à l’électronique. Ce qui leur permet de faire rapidement marche arrière».


Comportement des ventes et perspectives
Au chapitre des perspectives, selon notre expert, plus la crise des semi-conducteurs va se prolonger, plus les ventes de modèles truffés d’électronique et de semi-conducteurs vont être freinées. Pour l’heure, au terme du mois de juillet 2022, les ventes automobiles sont en baisse de 11,03% sur les sept premiers mois de l’année, par rapport à la même période en 2021.

Parmi les raisons évoquées pour expliquer cette dégringolade apparaissent la crise des semi-conducteurs et la baisse de la demande. L’Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM) note dans cette perspective que le marché de vente des voitures neuves au Maroc s’est établi à 95.544 unités, au titre des sept premiers mois. Dans le détail, l’association note que le nombre d’immatriculations de véhicules particuliers a enregistré une baisse de 10,34%, avec 10.592 unités vendues, par rapport à juillet 2021 durant lequel 11.814 unités ont été écoulés.

Pour sa part, le marché du véhicule utilitaire léger connaît également une baisse de 27,40 % avec 1.121 unités vendues en juillet 2022 contre 1.544 unités au même mois de l’année dernière. Comme à l’accoutumée, la marque Dacia domine le segment du véhicule particulier, avec une part de marché de 27,55%, soit 23.634 unités écoulées à fin juillet 2022. Elle est suivie de Renault qui a vendu 11.946 unités, assurant une part de marché (PDM) de 13,93%. La marque Hyundai vient en troisième position, avec 8.575 unités écoulées et assure ainsi 10% de PDM.

La marque Peugeot a écoulé, à fin juillet, 6.679 véhicules neufs et accapare ainsi une PDM de 7,79%. Toyota a vendu 3.623 unités avec une part de marché de 4,22%, Kia (3.404 unités, 3,76% de PDM), Seat (1.693 unités, 1,97% de PDM). Dans le segment premium, la marque Audi a assuré la vente de 2.502 unités, à fin juillet, en hausse de 12% par rapport à la même période de 2021, et affirme ainsi sa position de leader du segment. Dans la catégorie des véhicules utilitaires légers, Renault domine avec 2.376 unités, et 24,31% de PDM, alors que DFSK a écoulé 1.439 véhicules avec 14,72% de PDM. Pour sa part, la marque Ford a vendu 1.224 unités, avec 12,52% de PDM.

Une pénurie d’approvisionnement qui pourrait DURer  jusqu’en 2024

L’industrie des semi-conducteurs pourrait souffrir de pénuries d’approvisionnement jusqu’en 2024, affirmait le PDG d’Intel, le géant américain des puces, en avril dernier. Face à ces perspectives alarmantes, la prudence voudrait que les consommateurs anticipent pour ne pas être pris de court.

En la matière, plusieurs constructeurs ont vite changé le fusil d’épaule. Prenant l’exemple d’un constructeur automobile français, filiale d’un groupe rebaptisé en 2021, El Khaiter explique que la nouvelle berline compacte, officiellement lancée en septembre 2021, «sortait avec un tableau de bord avec de l’affichage 100% électronique. Du moment qu’il y a eu la crise, ils ont carrément arrêté ce modèle. Ils sont revenus au modèle précédent et ont opté pour un tableau de bord entièrement analogique. Parce qu’ils étaient freinés dans l’implémentation et le déploiement de leur business plan ainsi que dans la vente de voitures à cause de la crise des semi-conducteurs».

Modeste Kouamé / avec Les Inspirations ÉCO

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