Economie

Renault met le paquet sur l’électrique en France, quid du Maroc ? (VIDEO)

Renault met le paquet sur l’électrique. Sa nouvelle Mégane en est l’illustration parfaite. Nous l’avons essayé et nous sommes allés au cœur de la nouvelle usine de production du groupe. Reportage.

Facile à conduire, très stable sur la route et confortable. C’est la première impression que nous a laissé la Renault Mégane E-Tech 100% électrique lorsque nous l’avons testée en région parisienne. Que ce soit en ville ou sur l’autoroute, le véhicule pourrait surprendre tous ceux qui ne jurent que par l’essence !

Même si le bruit du moteur pourrait manquer aux plus nostalgiques, la voiture est suffisamment robuste pour monter les pentes sans souffrir. Et elle est assez fiable pour prendre les petits virages dans les Yvelines. Adieu la boîte à vitesse sur ce nouveau modèle ! En boîte automatique, tout se fait près du volant pour la marche arrière ou le point mort. Un vrai jeu d’enfant ! Petite option intéressante : la possibilité de mettre le rétroviseur central en mode caméra, même s’il est difficile de s’y habituer lors de la conduite.

La technologie embarquée est également un atout essentiel de l’opération séduction de Renault. L’écran central, digitalisé et facile à manier, propose une multitude de possibilités. C’est pour cette raison que le «cockpit» est exposé à l’Atelier Renault, la vitrine internationale de la marque, située sur les Champs-Élysées. Nous y étions.

La star de Renault
C’est tout sauf un hasard si la Renault Mégane E-Tech 100% électrique est largement mise en avant à l’Atelier Renault. Trois véhicules, bleu, blanc, rouge, y sont exposés au centre de la grande salle. Fabrice Izzilo, responsable du programme Megane E-Tech 100% électrique, nous a présenté la bête, en mettant en avant toutes ses qualités.

«La Renault Mégane E-Tech 100% électrique est construite sur une toute nouvelle plateforme permettant de fabriquer des voitures Renault, Nissan, Mitsubishi, du segment C au véhicules sportifs», explique ce spécialiste. «La Mégane se différencie par son design. Elle possède des proportions assez uniques avec un look dynamique et une habitabilité exceptionnelle».

Autre point important : «Nous avons tout fait pour avoir du plaisir à conduire. L’idée est de prendre des virages avec beaucoup de confort et de stabilité.» Enfin, Fabrice Izzilo confirme notre constat du test-drive : la connectivité et la technologie embarquée ont été soignées «grâce à de grands écrans avec un système android qui permet d’avoir de l’intelligence».

Très précis dans ses explications, Sébastien Crochemore, directeur produit performance gamme C électrique, note que cette Mégane qui bénéficie d’un partenariat avec Google «permet d’avoir une cartographie mise à jour en temps réel, un Google assisant et un Google store. La navigation est extrêmement rapide», précise-t-il. Tout au long de leurs présentations, les deux experts ont montré qu’ils étaient sûrs de leur produit en insistant sur le fait que Renault mise sur l’électrique pour l’avenir. Il faut dire qu’en France, ce type de véhicule a déjà réussi à convaincre un grand nombre d’automobilistes. Une immersion dans l’usine de fabrication de Douai, au nord de la France, nous a donné une idée de l’ampleur du phénomène.

C’est ici que ça se passe
C’est à Douai, à moins de deux heures de Paris en TGV, que nous avons découvert ElectriCity. En juin 2021, Renault annonce le lancement d’un nouveau pôle industriel électrique de référence situé dans les Hauts-de-France. «Quand les trois manufactures Renault du nord de la France, Douai, Maubeuge et Ruitz, se regroupent pour créer le centre de production de véhicules électriques le plus important et compétitif d’Europe, cela donne Renault ElectriCity !», peut-on lire sur le site du constructeur. «Il s’agit d’un projet qui vise à faire de la voiture électrique un pôle d’excellence en créant un écosystème et en maîtrisant la chaîne de valeur», affirme avec fierté Luciano Biondo, directeur de Renault Group ElectriCity.

«À Douai, nous sommes en train de construire le pôle d’excellence de l’usine électrique à travers la batterie. Nous voulons faire de ElectriCity l’unité de production la plus importante et la plus performante en Europe avec un demi-million de voitures produites à l’horizon 2025, à travers la Mégane électrique qui vient d’être lancée et avec d’autres projets comme le Kangoo électrique et d’autres voitures emblématiques», ajoute Luciano Biondo, pour Les inspirations ÉCO.

«Pour accompagner ce projet industriel ambitieux, Renault Group prévoit la création de 700 emplois en CDI entre 2022 et fin 2024, avec 350 embauches sur le site de Maubeuge et 350 réparties sur les sites de Douai et Ruitz», indique par ailleurs le constructeur.

Dans l’usine de Douai, l’organisation est bien huilée. Ce qui nous a d’abord frappé, ce sont les robots qui remplacent l’humain au niveau des tâches les plus pénibles. Ensuite, le travail à la chaîne orchestré par les ouvriers : aucune perte de temps, des lieux sécurisés et une volonté de bien faire. «Notre engagement sera sur la qualité, le confort de la voiture et la performance. Nous avons démarré la production début 2022. Nous sommes à 420 Méganes électriques produites par jour. À partir du mois d’octobre, nous allons passer à 630, ce qui fait un peu plus de 120.000 voitures par an», assure Biondo.

Sûr de son produit, ce dernier ne tarit pas d’éloges à l’égard de «sa» Mégane. Le patron de l’usine de Douai ne s’en cache pas, son objectif est de battre la concurrence et de devenir rapidement une référence en Europe. Mais quid du Maroc ? «On va retrouver ce produit au Maroc, c’est sûr», révèle Fabrice Izzilo, responsable du programme Mégane E-Tech. «Il n’y a aucune raison pour que le Maroc ne connaisse pas l’essor de la voiture électrique». Mais les équipements viendront progressivement.

«L’objectif est de sortir la Renault Mégane E-Tech dans la première moitié de l’année prochaine. Nous avons plusieurs versions avec plus ou moins de connectivité. Pour avoir la full connectivité, il faut les infrastructures et les serveurs. Ce ne sera pas encore le cas au Maroc, l’année prochaine. On pourra, dans un premier temps, vendre la version avec un premier niveau de connectivité»», précise-t-il. Force est de constater que l’électrique prend de plus en plus d’ampleur en France. Plus il en prendra, plus cela se répercutera chez nous à moyen terme.

Pourquoi choisir une voiture électrique ?

«La voiture électrique est en coût d’usage équivalente à une voiture thermique. Opter pour une voiture électrique, c’est réduire 80% de CO2 en France par rapport à une voiture thermique», argumente Luciano Biondo, directeur de Renault Group ElectriCity. «Un client qui va acheter une Mégane électrique sera conquis. C’est vraiment ce qu’il y a de mieux en termes de confort de conduite, de maniabilité de la voiture, mais aussi de service».

Suffisamment convaincant pour choisir une électrique ? Pour Fabrice Izzilo, responsable du programme Mégane E-Tech100% électrique, «il y a les contraintes du prix des carburants qui devient de plus en plus cher. Les réglementations pour les constructeurs nous poussent à produire des voitures électriques. La technologie des batteries et des moteurs permet de faire de bonnes voitures… On peut fabriquer des véhicules polyvalents qui vont effectuer des voyages en électrique avec des prestations de premier niveau. Les premiers clients amènent les suivants. Les infrastructures se développent aussi». Même son de cloche pour Luciano Biondo qui tempère : «Plus le client va essayer les voitures électriques, plus cela va se démocratiser. Pour cela, les pouvoirs publics doivent tenir leurs engagements pour les bornes de recharge».

DNES à Paris, Hicham Bennani 


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