Economie

Résilience confirmée du système financier marocain

Le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS), réuni mardi à Rabat, a indiqué que les indicateurs de surveillance continuent à ce jour de faire ressortir une résilience avérée des secteurs bancaire, assurantiel, des infrastructures de marchés financiers et du marché des capitaux.

L’exercice de macro stress test effectué par Bank Al-Maghrib (BAM) sur la base des projections économiques de juin 2021 continue de démontrer à cette date la capacité des banques à faire face au choc induit par la crise du nouveau coronavirus (Covid-19) et à maintenir le respect des exigences réglementaires, grâce notamment aux matelas en fonds propres qu’elles ont constitués ces dernières années et à la mise en application par le secteur bancaire de la recommandation de Banque centrale de non distribution des dividendes, indique BAM dans un communiqué sur la 13ème réunion de la CCSRS.

Pour ce qui est des infrastructures de marchés financiers, poursuit la même source, celles-ci continuent de faire preuve d’une forte résilience aussi bien sur le plan financier que sur le plan opérationnel et présentent toujours un niveau de risque faible pour la stabilité financière. Malgré le contexte difficile lié à la crise sanitaire, le secteur des assurances a montré, dans l’ensemble, sa résilience et la solidité de ses fondamentaux techniques. Les primes émises ont affiché une croissance de 1% pour atteindre 45,1 milliards de dirhams (MMDH), grâce notamment à l’entrée en vigueur du régime obligatoire de couverture des conséquences d’événements catastrophiques qui a généré un volume de primes de 476,7 millions de dirhams (MDH).

A contrario, l’activité financière du secteur a été durement impactée par la contraction du marché boursier. L’actif des entreprises d’assurances reste fortement exposé à la poche « actions » entrainant un recul du solde financier. Ainsi, malgré la bonne performance de la marge d’exploitation, le résultat net a cédé 21% pour se fixer à 2,9 milliards de dirhams. Dans le même sens, le rendement des capitaux propres (ROE) a baissé en 2020 pour s’établir à 7,3%.

Au niveau prudentiel, le Comité relève que la marge de solvabilité a également subi une baisse, mais reste à des niveaux largement au-dessus du seuil réglementaire, affirmant que le risque de souscription, ne couvrant à ce jour que l’excédent de la marge, devrait se replier de manière significative avec le passage vers le régime prudentiel de solvabilité basée sur les risques qui couvrira une plus large palette de risques auxquels le secteur des assurances est exposé.

Par ailleurs, les exercices de stress tests réalisés font ressortir une bonne résilience des entreprises d’assurances aux chocs sur le portefeuille actions et immobilier ainsi qu’aux conditions macroéconomiques et techniques défavorables. Concernant le secteur de la retraite, le communiqué note que les principaux régimes connaissent une situation financière difficile marquée globalement par l’importance de leurs dettes implicites et par l’épuisement de leurs réserves à divers horizons.

La réforme systémique de la retraite, dont l’étude relative à la conception technique de scénarios dans le cadre d’un système à deux pôles (public et privé) est à un stade avancé, permettra d’instaurer une tarification équilibrée mais également de résorber, dans des proportions importantes, les engagements passés non couverts, et partant de rétablir les équilibres financiers dans le futur.

Le CCSRS a, par ailleurs, a approuvé le rapport sur la stabilité financière au titre de l’exercice 2020 et examiné l’état d’avancement de la feuille de route de stabilité financière pour la période 2019-2021. Il s’est informé, en particulier, sur des projets engagés par les régulateurs financiers pour la surveillance des risques émergents notamment les cyber-risques et ceux liés au changement climatique.

Ledit comité a aussi fait le point sur l’état d’avancement des actions inscrites dans la feuille de route relative à la mise en œuvre des recommandations du GAFI (Groupe d’action financière) et du GAFIMOAN (Groupe d’Action Financière du Moyen-Orient et de l’Afrique du nord) en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) dans le secteur financier. Ils’est enquis des avancées réalisées au premier semestre 2021 particulièrement en ce qui concerne le plan d’action du Groupe Conjoint de l’ICRG (The International Co-operation Review Group) relevant du GAFI. Lors de sa rencontre avec les autorités marocaines le 17 mai2021, ce groupe et tout en soulignant l’engagement ferme du Maroc pour finaliser le plan d’action et les mesures entreprises dans les circonstances difficiles de la pandémie, a encouragé les autorités à poursuivre leurs efforts afin que ce plan puisse être pleinement réalisé dans les délais convenus.

BR


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