Pourquoi Lamine Yamal a choisi l’Espagne : les explications de Nasser Larguet

Nasser Larguet, ancien patron de l’Académie Mohammed VI et ex-Directeur Technique National du Maroc, est revenu dans un entretien accordé à RMC Sport, sur le dossier Lamine Yamal et la raison pour laquelle le jeune talent du Barça a finalement choisi l’Espagne au détriment des Lions de l’Atlas. Pour lui, tout s’est joué sur un élément essentiel : le timing.
Une piste déjà trop avancée côté espagnol
Larguet estime que lorsque le Maroc a tenté de convaincre Yamal, la situation était déjà quasiment scellée.
« À notre époque, on approchait les joueurs très tôt, vers 15 ans. Mais quand un jeune a déjà goûté à l’équipe première de son club, ça devient extrêmement compliqué de le faire changer d’avis », explique-t-il. Selon lui, le fait d’arriver après les premiers pas du joueur dans le monde professionnel réduit énormément les chances de réussite.
Il reconnaît que des échanges avaient bien été initiés avec l’entourage du joueur, mais beaucoup trop tard. Yamal était déjà pleinement intégré dans le projet espagnol.
« Quand on frappe à sa porte, il est déjà dans la filière espagnole, puis très vite convoqué avec la Roja A. À partir de là, tout s’accélère et il se projette naturellement avec l’Espagne », résume Larguet.
Pas un problème d’infrastructures
L’ancien DTN insiste : le choix du joueur n’a rien à voir avec un éventuel manque de moyens côté marocain.
« Aujourd’hui, le Maroc n’est pas en retard : infrastructures modernes, niveau de jeu solide, performances au rendez-vous… Sur la dernière Coupe du monde, le Maroc a même terminé devant l’Espagne », rappelle-t-il, tout en saluant la qualité du travail espagnol.
Le véritable enjeu, selon lui, est la détection précoce. Le cas Yamal prouve que le Maroc doit intervenir plus tôt pour attirer ses talents binationaux avant qu’ils ne soient enrôlés par d’autres sélections.
Le regret de Larguet
Avec un brin d’amertume mais un regard lucide, Larguet conclut :
« Si nous avions contacté Lamine Yamal autour de ses 15 ans, la balance aurait été beaucoup plus équilibrée. On aurait peut-être été à du 50-50 avec l’Espagne. »
Une analyse qui illustre parfaitement le défi permanent des pays africains face aux jeunes joueurs à double nationalité, souvent repérés très tôt par les grandes nations du football.









