Amina Maelainine en veut aux partis politiques, dont le PJD
Amina Maelainine a fait un étrange aveu. La députée PJDiste dit en vouloir aux partis politiques, « dont le Parti de la Justice et du Développement auquel j’appartiens ». Et ce, en ce qui concerne « leur incapacité à produire des documents exprimant leurs visions sur les véritables affaires qui préoccupent l »opinion publique ».
Dans sa publication, Amina Maelainine avoue ne pas connaitre la position de son parti sur les libertés individuelles « entre identité et réalité ». Dans les débats, chacun a son avis sur le sujet, même parmi les dirigeants du parti, « selon sa connaissance personnelle de la chose publique et son appréhension du sujet abordé ». Et de tempérer en ajoutant qu’il existe bien une référentiel, mais la législation doit obéir à des règles.
« Quelle est donc la position de l’Union socialiste des forces populaires? Je n’en ai pas entendu parler sous l’Hémicycle! Comme je ne connais pas la vision du Rassemblement national des indépendants. Ce projet de loi a été du fait de Mohamed Aujar, puis de celui de Mustapha Ramid et, aujourd’hui, celui de Mohamed Benabdelkader, Il s’agit donc de visions différentes, mais absentes des débats », écrit encore la « pasionaria » du parti islamiste.
Elle affirme également « qu’il n’est pas vrai qu’ une présence forte au Parlement entrave le projet de loi au moment du dépôt des amendements ». Le Code pénal avait été élaboré par la France en 1962 et ne fait pas référence à la religion. »La France a amélioré son Code pénal, mais le Maroc ne l’a pas fait pour le sien », pense encore la députée PJDiste.
D’aucuns croient à tort que le Code pénal marocain est aussi un référentiel religieux, soutient encore Amina Maelainine ,qui assure qu’elle est pour un amendement des dispositions dudit Code concernant les libertés individuelles. « Je pense que ces dispositions n’ont rien à voir avec la religion musulmane car celle-ci prône la liberté, la libération et la sécurité. Et une religion ne s’impose pas par la peur via la loi » , assène-t-elle.
Et, enfin, Amina Maelainine finit sa plaidoirie sur les libertés individuelles en soutenant que le Code pénal, tel qu’il existe actuellement, n’aide pas à moraliser la société, ni à protéger la religiosité de celle-ci. « La religion n’a pas pour rôle de s’immiscer dans les affaires privées des gens et l’application de certaines dispositions du Code pénal n’a rien à voir avec la religion. L’Etat doit lever totalement la main concernant la vie personnelle des citoyens ».
« Et quand il s’agit de la chose publique, discutons, débattons, à l’instar de ce qui se pratique dans d’autres pays, même au sein de sociétés laïques », conclut Amina Maelainine.
Larbi Alaoui et Mohamed Fernane