Humiliée par des étudiants à Meknès, elle raconte son calvaire (vidéo)
Mardi dernier, à la Faculté des sciences de Meknès, une femme qui travaille dans la cafétéria a été agressée par des étudiants. Ils ont lié ses mains, couvert ses yeux d’un châle en coton et rasé de force ses cheveux, a affirmé la DGSN. Dans un entretien accordé à nos confères de Al Yaoum 24, elle témoigne.
«C’était mardi dernier… Comme d’habitude, je travaillais à la cafétéria de la faculté… Les étudiants m’ont accusée d’être une moucharde, une « Bergaga », qui rapportait tout aux autres, alors que mon seul but c’est travailler pour aider mes parents. Ils m’ont agressée à cause de ça… Ils étaient vingt et je les connais tous car ils sont toujours ensemble à la cafétéria.
Ils m’ont agressée avec des armes blanches de gros calibre, ils m’ont tirée par les cheveux et m’ont emmenée dans la cour de la faculté. Ils m’ont entourée et ils m’ont tous condamnée. Certains voulaient qu’on me coupe les mains, d’autres qu’on me rase les cheveux et les sourcils. Le verdict est tombé : ils ont choisi la seconde condamnation, juste parce que la majorité d’entre eux étaient contre qu’on me coupe les mains.
Zouhair et Zakia m’ont lié les mains et couvert les yeux d’un châle afin que je ne les arrête pas… J’étais incapable de bouger, je criais haut et fort pour qu’on me relâche, mais en vain. À chaque cri, je recevais des coups et des gifles… Ils ont même agressé ma soeur…
Je suis innocente, encore jeune, et j’ai été victime de cette agression. On m’a bannie de l’université, on m’a mise à la rue… Tout le monde voulait ma condamnation.
J’ai porté plainte et je souhaite que la justice soit faite et qu’ils paient le prix de ce qu’ils m’ont fait. J’ai vécu le martyre, j’ai cru que j’allais mourir et ne plus revoir mes parents et ma soeur. Je demande qu’on me rende justice et que la faculté reste un lieu de paix, que les étudiants s’y rendent pour étudier et non pour semer la terreur».
Zineb Alaoui
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