Maroc
Un 1er mai sur fond d’optimisme prudent
Après les hauts et les bas ayant marqué le dialogue social sous l’ancien gouvernement et le gel de plusieurs dossiers sociaux faute de convergence de vues, des lueurs d’un apaisement se profilent, à l’occasion de la fête du Travail. Notamment après la réunion en début de semaine du nouveau Chef du gouvernement Saâd Eddine El Othmani avec les représentants des centrales syndicales qui ont manifesté leur disposition au dialogue.
Les principaux syndicats, l’UMT, La CDT, l’UGTM, la FDT et l’UNTM organisent des défilés à travers toutes les régions du Maroc brandissant leurs revendications, notamment l’amélioration du pouvoir d’achat et le respect des libertés syndicales.
Cette année, le 1er mai est fêté sur fond d’un optimisme très prudent, surtout que le Budget demeure empreint d’une touche d’austérité et s’inscrit dans la continuité des options prises par le gouvernement Benkirane.
Ce qui a fait dire à Miloudi Moukhareq, le secrétaire général de l’UMT que son organisation s’opposera à toute tentative de se dérober aux engagements pris par El Othmani.
Mais la grande question qui se pose concerne l’attitude que prendra le nouveau ministre de l’emploi Mohamed Yatim qui a occupé le poste de Secrétaire général de l’UNTM (proche du PJD) pendant des décennies.
D’ailleurs, il a retrouvé sur son bureau ministériel, des dossiers qu’il avait lui même déposés auprès de ses prédécesseurs.
Saura-t-il résoudre les problèmes qu’il a lui même soulevés?
En tout état de cause, l’atmosphère qui règne actuellement dans le milieu syndical ne ressemble en rien à celle qui a prévalu durant le quinquennat précédent.
Jamais dans l’histoire contemporaine du syndicalisme marocain, des centrales syndicales ne se sont abstenues de manifester et de fêter le 1er mai comme l’ont fait l’UMT et la CDT en 2016. Pour eux, il n’était pas question de fêter quoi que ce soit, puisque le gouvernement n’a rien accordé à la classe ouvrière et aux salariés en général.
T.J.