Maroc

Prix du poulet : du jamais vu au Maroc

L’ère du poulet bon marché semble bien révolue au Maroc. Le produit qui était accessible à toutes les bourses, est en train de devenir inabordable, notamment dans les grandes villes où son prix a franchi désormais la barre symbolique de 30 DH le kilo vif, soit trois fois plus cher qu’il y a quelques années, rapportent nos confrères LesÉCO.ma.

«Cette situation était prévisible depuis des mois», estime Chaouki Jerrari, patron de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA). Il impute cette hausse à la flambée des prix des matières premières, laquelle a été aggravée par la guerre en Ukraine et les tensions sur le marché de l’énergie. Résultat, plusieurs éleveurs ont mis la clé sous la porte. «L’offre sur le marché a baissé de 25% à 30% par rapport à 2019 où la production nationale s’élevait à huit voire dix millions de poussins la semaine, contre six à sept millions actuellement», explique notre interlocuteur.

La marge des éleveurs est toujours la même, note Chaouki Jerrari, ajoutant que «dans des conditions normales de production, avec une mortalité de 4%, les coûts de production sont estimés entre 17 et 17,5 DH. Dans certaines fermes, le prix de revient est encore plus élevé et le prix de vente peut facilement grimper jusqu’à 24 DH/kg».

Toutefois, il est reproché aux éleveurs de retarder la répercussion de la baisse des prix des matières premières sur le prix de vente à la ferme. Là encore, Chaouki Jerrari se défend, estimant que cette baisse, intervenue sur le marché international, ne se ressent pas automatiquement au niveau local. «Cela prend du temps. Il y aura une baisse le moment venu, et les consommateurs le constateront eux-mêmes».

K.M.


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