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Casablanca: la clientèle boude les ftours à l’extérieur

Des tables et chaises vides, un personnel peu occupé et peu de clients présents. C’est cette atmosphère anormalement calme qui caractérise les cafés et restaurants à l’heure du ftour dans les grandes agglomérations.

À Casablanca, à l’image d’autres villes comme Rabat – où les gens ont l’habitude de prendre le «ftour» à l’extérieur, dans des restaurants ou des espaces publics – cette année, la convivialité du partage d’un repas en famille à l’extérieur ou l’opportunité de goûter à une variété de plats traditionnels de Ramadan en plein air ont laissé place à un grand vide, au grand dam des professionnels.

Les chiffres sont alarmants. S’il y a encore des hôtels et restaurants qui affichent complet, parce que mieux situés que la concurrence, la baisse de fréquentation est importante dans certains endroits, allant de moins 30% à moins 50%. Pour les cafés, c’est encore pire. L’affluence a chuté de manière drastique, jusqu’à 60% par rapport au Ramadan de l’année dernière. Pourtant, soulignent les professionnels, les prix des menus proposés aux clients sont plutôt attractifs.

Dans les restaurants, ils varient de 200 DH à 400 DH, que ce soit pour le buffet libre, les entrées, le plat principal ou le dessert à volonté. Des prix accessibles quand on sait que les viandes, légumes et fruits ont connu une véritable envolée, et ce, avant même l’arrivée du mois sacré, véritable accélérateur des prix à la consommation, explique Mohamed Elfane, président de la Fédération marocaine de la franchise. À noter cependant que certains hôtels affichent des menus allant jusqu’à 850 DH. Pour attirer la clientèle, les professionnels auraient été obligés de grignoter sur leurs marges, en ne tenant pas compte de la hausse des prix de certaines matières premières, ou produits agricoles.


Aussi bien les marges que le chiffre d’affaires des professionnels ont baissé drastiquement, regrette, de son côté, Ahmed Sentissi, président de l’Association régionale des restaurateurs touristiques de Fès-Meknès. Il faut dire que les taxes locales exigées par les collectivités territoriales ne facilitent pas la vie aux professionnels.

En effet, ces taxes sont passées, dans certaines collectivités, de 70 dirhams par m² tous les trois mois à 520 DH. S’y ajoute la taxe versée aux collectivités locales, qui représente 10% du chiffre d’affaires. Les restaurateurs le savent. Les taxes sont importantes pour les villes et la contestation ne servirait à rien. Ils tablent plutôt sur la deuxième quinzaine du Ramadan pour se refaire une santé, espérant un retour à la clientèle avec l’Aïd al-Fitr et l’été qui pointent à l’horizon. Reste que dans ce contexte de hausse tous azimuts, il est peu probable que les Marocains aient le cœur à la fête.

Khadim Mbaye

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