Maroc

Rien ne va plus à l’ANRT

Azzedine El Mountassir Billah n’est plus patron de l’ANRT (agence nationale de régulation des télécom). Pourquoi une telle décision ? Éléments de réponse.

L’information n’est pas officielle. Mais tous les médias, ainsi que des sources internes à l’ANRT affirment que Azzedine El Mountassir Billah a été démis de ses fonctions et qu’il a même été remplacé par un nouveau DG par intérim. La question que tout le monde se pose est la suivante: qu’est-ce qui justifie une telle décision et pourquoi ce timing ?

Azzedine El Mountassir Billah, 59 ans, assez discret avec les médias, occupait ce poste depuis 8 ans. Durant ces années, l’ANRT a toujours été au centre d’un secteur en pleine ébullition au Maroc. Mais ces derniers jours, la tension était à son comble.

Ce qui a fait le plus de bruit, c’est le fait que les appels via les applications telles que Viber, Skype ou Whatsapp fonctionnent de nouveau, histoire sans doute de ne pas déranger les visiteurs de la Cop22. Une nouvelle qui n’a pas été officialisée, mais qui a été déduite par les Marocains qui ont crié au scandale sur les réseaux sociaux. La « Voip » était bloquée selon les opérateurs par décision de l’ANRT. Testées ce mercredi matin par nos soins, les applications fonctionnent effectivement correctement. Ce qui dérange le plus, c’est qu’aucun communiqué n’a expliqué ce qui se tramait.


Au sujet de l’ancienne suspension, « elle s’inscrit dans le cadre de la mise en conformité des exploitants avec les obligations qui leur incombent dans le cadre des licences dont ils sont détenteurs », indiquait l’ANRT le 7 janvier dans un communiqué, « Les dispositions réglementaires régissant la fourniture des services de téléphonie sont claires et ne peuvent être fournies que par les exploitants détenteurs de licences de télécommunications. » Pour ne rien arranger à la situation de l’ANRT, dernièrement, une étude américaine a révélé que le Maroc avait perdu 320 millions de dollars depuis la mise en place du blocage de la VOIP.

Par ailleurs et c’est un autre élément du puzzle essentiel, après une mise en demeure formulée en décembre 2015, l’ANRT a activé il y a deux jours son pouvoir de sanction à travers un avertissement adressé à Maroc Telecom. Le régulateur a averti d’un « manquement partiel à ses obligations règlementaires spécifiques découlant de sa qualité d’exploitant exerçant une influence significative sur le marché de gros de l’accès à l’infrastructure constitutive de sa boucle locale cuivre ». Un avertissement qui concerne notamment le dégroupage de l’infrastructure ADSL et qui, s’il n’était pas pris en compte, aurait pu valoir une suspension totale ou partielle de la licence pour une durée déterminée. Et ce que reprochait surtout l’ANRT à IAM concernait le non-respect répétitif des délais fixés pour les différentes décisions du régulateur…Cet avertissement visant Maroc Telecom serait-il lié à l’éviction ? Tous ces éléments sont à prendre en considération en attendant l’officialisation de ce limogeage. Rappelons enfin que de nombreux dossiers, dont le lancement de la 4G qui avait pris beaucoup de retard, avait été très critiqué par l’opinion publique et les opérateurs. Une source à l’ANRT nous indique que c’est Azelarab Hassibi qui assure l’intérim. Il est Directeur de la concurrence et en charge des opérateurs au sein de l’ANRT.

M.D.

 

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