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La situation ne s’arrange pas pour Carlos Ghosn

Nouveau coup dur pour Carlos Ghosn. Après Nissan, c’est le conseil d’administration de Mitsubishi Motors Corporation (MMC) qui l’a démis de ses fonctions ce lundi.

Selon un communiqué rendu public, les administrateurs de MMC estiment « difficile » de maintenir Ghosn à son poste. « La décision a été prise à l’unanimité par sept membres, dont le dirigeant exécutif Osamu Masuko (qui va prend la présidence), et deux responsables de Nissan, le principal actionnaire de MMC avec 34 % de capital ».

Carlos Ghosn, patron de Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, a été arrêté lundi 19 novembre à Tokyo. Il est accusé de malversations par le constructeur japonais Nissan. Rappelons que le conseil d’administration de Renault s’est abstenu de le démettre officiellement de ses fonctions de PDG et a choisi de nommer Thierry Bolloré et Philippe Lagayette pour assurer l’intérim.

Il est soupçonné d’avoir sous-évalué sa rémunération dans des rapports financiers. Il aurait ensuite accepté de collaborer avec la justice. D’après Nissan, Carlos Ghosn a “dissimulé ses revenus au fisc”. Il aurait “pendant de nombreuses années déclaré des revenus inférieurs au montant réel”.


“En outre, de nombreuses autres malversations ont été découvertes, telles que l’utilisation de biens de l’entreprise à des fins personnelles”, affirme Nissan.

Carlos Ghosn, cet industriel libano-brésilo-français, est né le 9 mars 1954 à Porto Velho, au Brésil. Depuis 2005, il occupe le poste de PDG du groupe Renault. En juin 2013, il a été nommé président du conseil d’administration du producteur automobile russe AvtoVAZ avant de prendre les rênes, en 2016 du groupe Mitsubishi Motors. Ghosn est également PDG de Renault-Nissan-Mitsubishi, permettant à cette alliance de prendre la première place devant Volkswagen AG, Toyota et GM lors du premier semestre 2017.

En 2002, l’industriel a réussi à sauver Nissan de la faillite grâce à une politique drastique de réduction des effectifs et de restructuration. Ford et General Motors lui ont même proposé de prendre leurs commandes après ce redressement.

Grâce à ses réalisations, Carlos Ghosn a été élu en 2002 par le magazine Forture «Homme d’Affaires de l’année» pour la région Asie, le citant parmi les six hommes d’affaires étrangers les plus puissants. Il a également occupé en 2003 la 4ème place d’un sondage réalisé par Financial Times sur les leaders les plus respectés du monde des affaires. Au Japon, sa célébrité atteint le sommet et il a même inspiré un manga.

La chute brutale de celui qui sera certainement chassé de son poste a choqué le monde entier. ‘’Ce qu’il a fait est sans précédent dans l’histoire des entreprises au Japon », a assuré Kosuke Sato, économiste au Japan Research Institute.

Après son arrestation, les critiques à l’encontre de Ghosn pleuvent et son successeur au poste de président exécutif de Nissan Hiroto Saikawa ne l’a pas non plus épargné. Après l’arrestation, ce dernier a taclé Ghosn lors d’une conférence, abordant «ce côté obscur du Brésilo-Libanais et ce pouvoir trop concentré pendant des années entre ses mains».

Pour Robert Dujarric, directeur des études asiatiques à l’Université Temple à Tokyo, « on a par définition plusieurs ennemis quand on a le profil de Ghosn », précisant que cette affaire a créé un tollé parce que le cas de l’industriel diffère par le fait qu’il concerne des accusations d’enrichissement personnel.

‘’Déjà, il était beaucoup mieux payé que n’importe quel PDG japonais, Il y avait chez Ghosn un style de vie de PDG. Les grands patrons japonais sont assez discrets », a-t-il souligné.

Selon la télévision publique japonaise, Ghosn a contesté les faits dont il est accusé devant la justice.

N.M.

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