Economie

Intégration régionale : en attendant le coup d’accélérateur !

La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) compte sur les espaces économiques régionaux pour se concrétiser. Mais cela tarde encore. Malgré tout, le potentiel est immense pour transformer ce vaste chantier en réalité économique.

Elles sont considérées comme les véritables réacteurs capables de propulser en avant la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). Elles, ce sont les communautés économiques sous-régionales africaines. Ces zones regroupent, dans chaque partie du continent, un ensemble de pays qui partagent une proximité géographique.

Certainement, la plus médiatisée parmi elles ces dernières années n’est autre que celle de l’Afrique de l’Ouest, à savoir la CEDEAO. Et ce, en raison des nombreux événements politico-sécuritaires qui continuent de secouer certain de ses pays membres.

Pour l’Union africaine, la mise en œuvre concrète de la ZLECAF doit se baser sur les avancées réalisées par les différents espaces économiques sous-région. Toutefois, plus de deux ans après son entrée en vigueur, la ZLECAF peine à véritablement s’appuyer sur ces ensembles sous-régionaux.

Le cas de l’UMA
En Afrique du Nord, l’Union du Maghreb (UMA) est déclarée morte depuis des années. L’on se rappelle, d’ailleurs, du constat amer fait par le Roi Mohammed VI, en janvier 2017, lors du retour du Maroc à l’Union africaine à propos de cette «mort» de l’UMA.

Depuis, aucune résurrection n’a été constatée. L’institution s’enfonce même dans un oubli inquiétant, et aucune politique sous-régionale ne semble se dessiner ou s’appliquer dans le sens de la réactivation effective de l’UMA. Comme certaines études l’ont démontré, l’absence de coopération coûte au moins 2 points de PIB aux pays de cet espace septentrional du continent. Pire, avec la multiplication des incidents diplomatiques entre ses pays membres, on s’enfonce davantage dans une impasse de plus en plus obscure.

Actuellement, les frontières terrestres entre le Maroc et l’Algérie sont non seulement fermées, mais leur espace aérien s’est également verrouillé, sans parler des difficultés de la stabilisation de la Libye ou encore de l’incertitude qui s’abat sur la marche de la Tunisie. Un ensemble d’éléments qui sont venus compliquer une équation déjà difficile à résoudre.

Manque de production
Mais l’UMA n’est pas la seule zone où les choses traînent. Elle est certes la sous-région la moins intégrée du continent, mais ailleurs, le problème qui se pose réside dans l’existence de produits échangeables entre économies.

Dans l’espace CEDEAO, considérée comme la sous-région la plus avancée en termes d’intégration, et ailleurs sur le continent, le commerce entre pays africains tourne toujours autour de 15%. Soit aucune évolution positive depuis l’entrée en vigueur de la ZLECAF en janvier 2021 et sa ratification par quelque 45 pays.

Jusqu’à présent, l’Afrique ne fournit pratiquement que de la matière première. Et la transformation de cette matière première se fait en dehors du continent. Donc, il serait judicieux de considérer que les organisations sous-régionales doivent d’abord endosser la stratégique question de la transformation locale des matières premières africaines.

Vision industrielle régionale
Pourquoi ne pas développer des projets industriels sous-régionaux permettant de transformer les produits pour chaque pays dans son espace géographique. De la manière dont des infrastructures routières sous-régionales sont encouragées, il serait également opportun de lancer des projets industriels de transformation locale des produits à large échelle. Et pour cela, les patronats et acteurs privés de chaque sous-région doivent parvenir à identifier les points de convergence de leurs différents et force.

Ainsi, les communautés économiques sous-régionales pourront gagner davantage de temps dans leur mission de faciliter la concrétisation de la ZLECAF.

Record du chiffre d’affaires des entreprises africaines

Un cap record est atteint avec le classement des 500 plus grandes entreprises africaines. Les plus grandes entreprises africaines atteignent un chiffre d’affaires cumulé de 760 milliards de dollars, soit une hausse de 14,1% par rapport à l’année précédente.

«Les secteurs de l’énergie, des mines, mais aussi du tourisme et du transport aérien se sont distingués, illustrant la dynamique de croissance robuste du continent, malgré un contexte mondial marqué par la montée des tensions internationales et une inflation tenace», poursuit «Jeune Afrique».

La récente flambée des prix des hydrocarbures permet aux entreprises opérant dans ce domaine de dominer le haut du classement grâce aux performances exceptionnelles enregistrées. Elles contribuent largement à l’augmentation record du chiffre d’affaires cumulé des 500 premières entreprises.

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO


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