Economie

Prix du carburant: « ça devient insupportable » pour les Marocains

Au rythme où augmentent les prix des carburants au Maroc, il faut s’attendre à des lendemains sombres, alertent les consuméristes qui appellent les Marocains à user de tous les moyens pour survivre à la flambée.

On s’attendait à une hausse des prix des carburants, mais personne ne pouvait imaginer qu’ils allaient flamber aussi vite. En quelques jours seulement, après avoir franchi la barre de 10 DH, le prix du litre d’essence et de gasoil frôle, respectivement, les 13 DH et 15 DH. Face à ces hausses, le gouvernement a promis d’intervenir à travers l’octroi d’un soutien, dans les prochains jours, pour réduire les effets de la flambée des prix et faire en sorte que la chaîne d’approvisionnement des citoyens se maintienne dans de bonnes conditions. Toutefois, les contours du soutien qui sera accordé aux professionnels n’ont pas été précisés.

«Au cours des prochains jours, nous allons rencontrer de nouveau les professionnels pour annoncer la nature de ce soutien, et nous travaillons sur la création d’une plateforme numérique pour en faciliter l’octroi aux professionnels qui en ont besoin», annonce la tutelle.

En attendant, selon certains spécialistes et consommateurs, le pire est devant nous si rien n’est fait. «On ne pourra pas tenir longtemps à ce rythme. En début d’année, il me fallait débourser 180 DH par jour pour payer mon carburant. Aujourd’hui, je dépense 225 DH pour me ravitailler en gasoil», déplore un chauffeur de taxi que nous avons abordé jeudi matin à Casablanca.

Il n’est pas le seul à s’offusquer de la flambée de l’or noir. Plusieurs Marocains se plaignent de ce qui est convenu de considérer comme une source d’inquiétude quotidienne pour les automobilistes. D’ailleurs, protestant contre la flambée des prix à la pompe, plus de 75% des transporteurs de marchandises ont fait grève les 7, 8 et 9 mars, lancée par cinq syndicats du transport routier. Aujourd’hui, c’est le pouvoir d’achat des Marocains, durement fragilisé par la crise liée au Covid, qui se trouve menacé par la flambée aux conséquences difficiles pour tout le monde ou presque.

«Arriver à payer plus de 14 DH pour l’essence et près de 12 DH pour le gasoil, ça devient insupportable», estime le président de l’Association marocaine des consommateurs. Pour Ouadie Madih, si plusieurs voies se sont élevées, le gouvernement n’a rien fait jusqu’ici. Face au «mutisme» de l’exécutif, le consumériste appelle les consommateurs à rationaliser leur consommation et user de tous les moyens pour ne pas se laisser ruiner, par exemple, en optant pour une seule voiture au lieu de deux – pour les Marocains qui en ont plusieurs -, et les transports publics comme les bus, suggère Ouadie Madih.

Pourtant, des solutions pour contrer la hausse des prix existent. En France, par exemple, le gouvernement va procéder à une remise à la pompe de 15 centimes par litre de carburant à partir d’avril pour quatre mois. La mesure va être étendue au gaz naturel véhicule (GNV) et au gaz de pétrole liquéfié (GPL), a assuré le premier ministre français Jean Castex pour qui la remise sur les carburants concernera tous les Français, particuliers et professionnels.

Pourront notamment bénéficier de la mesure les routiers, les taxis et les transporteurs sanitaires, les agriculteurs, les acteurs des travaux publics et les pêcheurs, mais aussi toutes les professions qui utilisent leur véhicule, telles que les aides à domicile, a détaillé Castex. Une mesure préventive visant à éviter l’éventualité de manifestations d’ampleur en France dans un contexte électoral. Le gouvernement sri-lankais l’a appris à ses dépens.

Une foule a tenté mardi d’envahir le bureau du président, sur fond de colère croissante contre l’envolée des prix suscitée par la pire crise économique et financière de l’histoire moderne de l’île. Les prix de la nourriture, des médicaments et autres produits essentiels explosent, les files d’attente s’allongent devant les stations-services, les pannes de courant électrique sont devenues la norme et les importateurs ne peuvent plus régler leurs factures faute de devises.

Khadim Mbaye / avec Les Inspirations ÉCO


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