Economie

Exportations : un potentiel de 15 MMDH à l’horizon 2030

La Fédération nationale de l’agroalimentaire (FENAGRI), avec l’appui du ministère de l’Industrie et du Commerce, a réalisé une étude relative au développement de l’offre locale dans ce secteur. Les résultats de cette étude ont montré un potentiel supplémentaire important en matière de compensation des importations s’élevant à environ 8 MMDH, à l’horizon 2026, et 18 MMDH d’ici 2030. Pour le volet exportation, l’industrie agroalimentaire locale offre un potentiel additionnel estimé à environ 15 MMDH à l’horizon 2030.

Flambée des matières premières, perturbations des marchés alimentaires, fluctuations des récoltes sous l’effet de l’accélération des changements climatiques et du stress hydrique…, le contexte actuel a replacé, une fois encore, la sécurité alimentaire, au centre des préoccupations, avec une prise de conscience réelle de la souveraineté alimentaire, notamment avec une insuffisance de résilience constatée des systèmes de production et d’approvisionnement. Cela est aussi dû au caractère vital des filières alimentaires ainsi que de leurs capacités de production, de valorisation et de transformation.

Partant du fait que la souveraineté alimentaire est un moyen pour atteindre la sécurité alimentaire, l’écosystème est appelé à accélérer sa transition dans les années à venir en tenant compte des multiples défis susmentionnés. Déjà, une première réponse a été apportée à cette question à travers le lancement de la banque de projets dans le cadre de la mise en œuvre du Plan de relance industrielle (PRI) 2021-2023.

Ainsi, le secteur agroalimentaire a été l’un des principaux concernés par ce plan, à travers l’instauration d’une politique de substitution aux importations pour la promotion du «Made in Morocco». Dans ce contexte, la Fédération nationale de l’agroalimentaire (FENAGRI), avec l’appui du ministère de l’Industrie et du Commerce, a réalisé une étude relative au développement de l’offre locale dans ce secteur.

AGROALIMENTAIRE LOCAL : UN POTENTIEL ADDITIONNEL À L’EXPORT DE 15 MMDH D’ICI 2030
Les résultats de cette étude ont montré un potentiel supplémentaire important en matière de compensation des importations s’élevant à environ 8 milliards de dirhams à l’horizon 2026 et 18 milliards de dirhams avant 2030.

Parallèlement, la profession agroalimentaire se penche actuellement sur la finalisation de la mise en place du nouveau plan d’action qui ambitionne de renforcer le rôle joué par cette industrie dans le cadre de l’amélioration de la sécurité alimentaire et la souveraineté industrielle tout en renforçant son intégration de manière harmonieuse aux chaînes de valeur nationales et internationales.

Selon la FENAGRI, les axes de travail les plus importants concernent, d’une part, le renforcement des filières de souveraineté et celles orientées export afin de développer leur intégration, mais aussi, valoriser et transformer industriellement les matières agricoles locales.

D’autre part, il y a le développement et la promotion du «Made in Morocco» avec la poursuite du soutien des exportations des produits agroalimentaires finis en diversifiant les couples produits/marchés et en consolidant la place dans les marchés traditionnels.

Pour la FENAGRI, deux leviers revêtent un caractère essentiel, à savoir la promotion des exportations et le développement de la R&D, essentiellement via l’innovation industrielle. Pour le volet exportation, il faut rappeler que l’industrie agroalimentaire locale offre un potentiel additionnel estimé à environ 15 MMDH à l’horizon 2030, selon la FENAGRI.

UN CONTRAT DE PROMOTION DES EXPORTATIONS 2024-2026
Les entreprises agroalimentaires locales font face à de nombreux freins à l’export, notamment la méconnaissance de certains marchés à l’export en plus du gap de compétitivité lié à des coûts logistiques élevés et à des taux d’utilisation faibles, en plus des difficultés d’acquisition de certifications et règlementations. Il s’agit aussi de la capacité limitée à développer des marques et à communiquer efficacement sur les produits à l’export dans le cadre d’une politique de marketing et d’accès au marché, en plus du faible pouvoir de négociation et des difficultés à écouler les produits dans les marchés à l’export.

Outre les barrières tarifaires et non tarifaires rencontrées par les exportateurs locaux même en cas d’accord de libre-échange avec les pays de destination, notre industrie agroalimentaire rencontre des contraintes liées au financement et à l’assurance risque liés aux échanges internationaux (défaillance des clients, dévaluation de la monnaie…).

En vue de booster les exportations agroalimentaires, la FENAGRI a signé, en juillet 2024, avec le ministère de l’Industrie et du Commerce et l’AMDIE, un contrat de promotion à l’international des exportations de produits agroalimentaires pour la période 2024-2026.

À travers cette nouvelle feuille de route 2024-2026, la FENAGRI déploie actuellement, en parfaite concertation avec la profession agroalimentaire et les entreprises exportatrices concernées. Il s’agit d’un nouveau dispositif d’accompagnement à l’international de ces entreprises à même de contribuer au développement des exportations agroalimentaires. Cela constituerait un levier incontournable pour asseoir la souveraineté alimentaire du Royaume au vu de la taille du marché marocain.

Il s’agit aussi de définir une offre d’accompagnement sur mesure pour les différentes branches d’activité de cette industrie, permettant de mieux orienter les efforts afin de répondre efficacement à leurs besoins spécifiques sans pour autant oublier l’objectif d’organisation, en 2026, de la 1ère édition du Salon international de l’écosystème agroalimentaire au Maroc. Ce dernier va constituer un levier clé pour la stimulation et la diversification, notamment des exportations agroalimentaires, et positionnerait le Royaume comme un hub en Afrique.

LA FENAGRI PILOTE LA RELANCE DU CENTRE TECHNIQUE DES INDUSTRIES ALIMENTAIRES (CETIA)
Quant au levier afférent à l’innovation et la recherche scientifique, la FENAGRI est convaincue de ce volet et de son rôle dans le développement de l’industrie agroalimentaire locale. Cela exige de créer une forte valeur ajoutée, en renforçant la compétitivité du secteur sur les marchés nationaux et internationaux et en encourageant les entreprises émergentes à en faire un moteur de croissance industrielle.

À cet égard, et grâce à l’appui du ministère de l’Industrie et du Commerce, la FENAGRI pilote la relance du Centre technique des industries alimentaires (CETIA) qui vise à apporter un accompagnement aux entreprises agroalimentaires et principalement la TPME en termes de R&D et innovation. Selon la Fédération, il est prévu que le CETIA sera opérationnel au cours de l’année 2025.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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