Politique

Polisario: que se passe-t-il réellement autour de Guergarat ?

Des médias continuent à parler de confrontation entre le Maroc et le Polisario. La réalité sur le terrain ne préfigure en rien d’un embrasement, comme veulent le décrire des plumes pro-séparatistes. Le Maroc maîtrise parfaitement la situation.

La région de Guergarat continue à susciter l’inquiétude de l’ONU, malgré les clarifications apportées par le Maroc au sujet de l’opération qu’il a menée dans la zone de non-droit qui le sépare de la Mauritanie. Surpris par le ratissage effectué pour mettre fin à toutes sortes d’opérations de contrebande, le Polisario avait dépêché ses milices dans cette zone et accusé le Maroc d’avoir violé le cessez-le-feu signé entre les deux parties en 1991.

Face à cette accusation, l’ONU a chargé la Minurso de mener ses investigations et de présenter un rapport. C’est ce qui a été fait et le Conseil de sécurité, qui a examiné la question, a donné raison à Rabat. En effet, ce rapport indiquait qu’aucune unité militaire marocaine n’avait été déployée dans la région et que seules des unités de la gendarmerie, des forces de police et des douanes étaient présentes.

Mais le Polisario, apparemment non satisfait du verdict, essaie de manœuvrer pour faire davantage pression sur Rabat et Nouakchott, notamment au sujet des travaux de revêtement de la piste reliant les deux pays.


C’est ce qui a fait dire à beaucoup d’observateurs internationaux que la tension restait vivace dans ce no man’s land, alors qu’en réalité la présence des éléments armés du Polisario n’est qu’une opération de propagande destinée à calmer les esprits dans les camps de Tindouf, où de véritables tensions sont enregistrées entre les différentes fractions, surtout après « l’élection de Brahim Ghali ».

Il n’y a qu’à se rappeler la défection surprise de Bachir Essayed, le frère du fondateur du mouvement feu Mustapha Sayyed, qui a fui les camps et essayé de rejoindre la Mauritanie avec comme perspective de rallier le Maroc. Mais, les services de sécurité algériens ont réussi à le localiser et à l’arrêter, puis à le reconduire à Tindouf. Il n’y a qu’à citer la fraction dite « la voie du martyr » (Khatt Achahid) qui a boycotté les travaux du dernier congrès des séparatistes et clamé haut et fort son opposition à une direction « dictatoriale et illégitime ».

Les séparatistes essaient de faire parler d’eux et de jouer le jeu d’une partie de l’armée algérienne et des renseignements militaires algériens qui s’opposent aux dernières décisions du président Bouteflika qui a limogé et mis à la retraite des généraux, dans le sillage des règlements de compte de la présidence avec des prétendants à un rôle plus prépondérant dans la course au pouvoir.

Ces responsables militaires voudraient profiter de la situation autour de Guergarat pour maintenir la tension et ainsi prouver au palais d’El Mouradia que l’armée a son mot à dire sur tous les dossiers, y compris sur le profil du futur président qui succèdera à Abdelaziz Bouteflika.

Ces manœuvres sont bien comprises et assimilées par les responsables de la Minurso qui se sont déplacés à Tindouf ces derniers jours. En effet, Kim Bolduc y a rencontré les chefs du Polisario ayant manifesté leur position concernant l’opération menée par le Maroc qui, selon eux, a changé les données sur le terrain.

Or, même si le secrétaire général de l’ONU a prôné le retour au statu quo, il n’en demeure pas moins que la Mauritanie considère qu’une partie de sa souveraineté est touchée, puisque les séparatistes se sont attaqués directement à la frontière maroco-mauritanienne.

En tout cas, par la voie du ministre de l’intérieur, le Maroc a exprimé sa détermination à poursuivre son opération. Celle-ci a permis de démasquer l’implication du Polisario dans de vastes trafics de drogue et de contrebande. Y mettre fin a signifié que les séparatistes ont subi un autre revers.

T. J.

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