Politique

Benkirane est de mauvaise humeur et le fait savoir

Bien avant le délai légal qui mettra fin au mandat du gouvernement, Benkirane a choisi de baisser au maximum la cadence de l’action gouvernementale. Est-ce un autre message à qui de droit ?

C’est la rentrée et il semble que le gouvernement peine à se débarrasser des habitudes vacancières. Le  conseil du gouvernement qui se tient aujourd’hui, 1er septembre, n’a pour ordre du jour que trois projets de décrets d’importance minime, relatifs aux bassins hydrauliques et à l’indemnisation des fonctionnaires de la météorologie nationale. C’est tout !

Le projet de décret sur l’indemnisation des ministres et de leurs membres de cabinets ou encore celui de la loi organique de la régionalisation avancée, pourtant prévus, ont été remis à plus tard.

Mais ce qui a étonné les observateurs, c’est la longue durée de repos gouvernemental que Benkirane a décrétée implicitement.


En effet, depuis le 3 août, aucun conseil du gouvernement n’a été tenu. Si l’on prend en considération les vacances des ministres, d’une durée de dix jours au maximum, le chef du gouvernement aurait dû convoquer au moins deux conseils au mois d’août.

Or, le fait de faire «  le conseil buissonnier » est contraire à la loi N° 065/13 et notamment à l’article 14 du cinquième chapitre du dahir du 19 mars 2015 portant sur les réunions du conseil du gouvernement. Celui-ci stipule que «  le conseil du gouvernement se réunit au moins une fois par semaine, sauf en cas de force majeure ». Et même si un empêchement majeur vient perturber cette périodicité, le chef du gouvernement est obligé de rendre public un communiqué expliquant les motifs de cette absence.

Des analystes ont essayé de justifier cette situation par le fait que Abdelilah Benkirane serait très fâché, notamment parce qu’il avait été contacté par le cabinet royal afin de geler les nominations à des postes de responsabilité. Elles concernaient un certain nombre de proches du PJD qu’il  voulait placer avant la fin de son mandat.

D’autres motifs derrière sa mauvaise humeur se rapportent aux relations tendues qu’il entretient dernièrement avec le ministre de l’intérieur qui n’a pas mâché ses mots dans le communiqué qui critiquait l’instrumentalisation par le PJD de l’affaire des terrains cédés aux commis de l’Etat.

En tout cas, beaucoup d’observateurs ont relevé que Benkirane ne se déplaçait plus comme avant à son bureau. Il est souvent cloîtré dans sa demeure du quartier des Orangers d’où il gère les affaires du parti et ses préparatifs pour les prochaines élections. Certains médias ont même ironisé sur cette situation en disant que Benkirane faisait grève, alors que le parlement n’a pas encore adopté la loi la réglementant.

Mais, d’ores et déjà, le gouvernement ressemble à une équipe de gestion des affaires courantes à un mois et demi du délai légal de le devenir officiellement, en attendant la désignation d’un premier ministre et la formation d’un nouveau gouvernement.

Taoufik Jdidi

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