Monde

Tunisie: Le jeune Youssef Chahed devient chef du gouvernement

Youssef Chahed, chargé mercredi de former un gouvernement d’union en Tunisie, est un ministre du cabinet sortant dont la jeunesse tranche avec le profil des dirigeants en poste mais dont les liens avec le chef de l’Etat suscitent la polémique. 

A bientôt 41 ans, ce membre de Nidaa Tounès, le parti fondé par le président Essebsi, était jusqu’à présent en charge des Affaires locales dans le gouvernement de Habib Essid, désavoué samedi par un vote de défiance au Parlement. Il était auparavant secrétaire d’Etat à la Pêche.

Ingénieur agronome de formation, il est entré en politique après le soulèvement qui a emporté la dictature de Zine El Abidine Ben Ali en 2011 en fondant un petit parti, la Voie du centre.

Dans le bouillonnement politique post-révolutionnaire, il rejoint ensuite une coalition de plusieurs partis avant de participer à la création d’une autre formation, Al Joumhouri. En 2013, il rejoint enfin Nidaa Tounès.


Alors qu’une profonde crise agite Nidaa Tounès, le président Essebsi lui montre déjà sa confiance en le désignant à la tête d’une commission chargée de trouver une issue à la bataille qui oppose principalement son secrétaire général de l’époque, Mohsen Marzouk, au fils du chef de l’Etat, Hafedh Caïd Essebsi.

Peine perdue: Nidaa Tounès implose et Mohsen Marzouk claque la porte pour fonder un autre parti.

Proximité controversée 

Avant même l’annonce officielle de la désignation de Youssef Chahed, des Tunisiens ont dit apprécier son jeune âge, qui tranche avec le profil des dirigeants en poste depuis une révolution pourtant dite « de la jeunesse »: M. Caïd Essebsi a ainsi 89 ans et Habib Essid 67.

Toutefois, certains ont critiqué la promotion d’un membre du gouvernement sortant, jugé en échec après la défiance.

Surtout, une controverse a éclaté en raison de ses liens de parenté par alliance avec M. Caïd Essebsi, alors que le chef de l’Etat est déjà très critiqué en raison de la présence de son fils au sein de Nidaa Tounès.

D’autant plus que l’une des principales causes du soulèvement contre Ben Ali était le népotisme du régime.

Les versions varient sur la nature exacte du lien de parenté avec le président en l’absence de déclaration officielle, mais plusieurs médias ont indiqué qu’il était lointain.

Tout en refusant de s’exprimer sur ce sujet, Saïda Garrach, une conseillère du président, a jugé que ces critiques visaient à « fausser le vrai débat ».

« On ne peut pas punir quelqu’un et le priver de son droit à quoi que ce soit du simple fait de (…) liens du sang ou autre », a-t-elle dit sur la radio privée Shems FM. « La moitié des Tunisiens ont des liens de parenté par alliance », a-t-elle insisté.

Des internautes ont aussi critiqué M. Chahed pour son travail avec les Etats-Unis en tant qu’expert dans le domaine agricole, jugeant qu’il avait servi des intérêts autres que ceux de son pays.

« Oui, il a travaillé sur des programmes de coopération avec les Etats-Unis et l’Union européenne. Il n’y a rien à cacher », a dit à l’AFP un proche de M. Chahed.

Mais le chef du gouvernement désigné est « un homme intègre, bosseur, qui n’appartient pas à des lobbies et (…) connaît les vrais problèmes de la Tunisie » du fait des portefeuilles qu’il a occupés, a-t-il ajouté sous le couvert de l’anonymat.

(avec AFP)

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