Entrave au cortège royal: les coupables dénoncent l’injustice
Douze personnes dont quatre femmes ont été libérées le week-end dernier et ont quitté la prison de Oukacha après avoir purgé leur peine pour « entrave au cortège royal » afin d’obtenir des agréments ou soumettre des doléances au Roi Mohammed VI lors de ses déplacements et sorties à Casablanca.
Dans une déclaration à Le Site Info, le président de la coordination nationale des personnes à besoins spécifiques et des propriétaires des agréments, Abdelatif Elbanar, a indiqué que les détenus qui viennent d’être libérés n’ont pas entravé le cortège royal pour solliciter des privilèges particuliers et autres doléances, mais cherchaient à faire entendre leurs souffrances en raison de la non application de verdicts prononcés au nom du Roi.
De ce fait, ajoute Abdelatif Elbanar, leur recours au Souverain était la seule solution à leurs problèmes avec les tribunaux pour rendre justice à leurs familles. Il a souligné que la décision de ses personnes lésées de sortir dans les rues et de soumettre leurs souffrances au Roi a été dictée par le fait d’avoir trouvé des portes closes et « il n’y avait personne pour écouter leurs doléances après avoir écrit à tous les ministères de tutelle pour non application des jugements judiciaires prononcés au nom du Souverain ».
Il précise encore que le Roi avait octroyé des agréments à ces personnes à besoins spécifiques et que les verdicts prononcés en leur faveur pour les recouvrer n’ont pas été exécutés en leur faveur après cinq ou six ans. Il affirme que certains jugements datent de 2011 et « qu’on a arrêté et condamné ces personnes à un mois de prison pour entrave au cortège royal sur la base d’articles qui n’ont rien à voir avec ce qui s’est réellement passé ». Ils ont écopé de la peine de prison en vertu de l’article 251 applicable au corrupteur, or il n’en est rien.
Bouchra Bazzine
