Maroc

Administration des Douanes et Impôts Indirects : la dynamique 4.0 bien amorcée

À l’heure où les chaînes logistiques s’internationalisent et où les échanges s’accélèrent, l’ADII se réinvente. De la dématérialisation des procédures à l’intégration d’outils intelligents, l’Administration des Douanes et Impôts Indirects s’engage dans une transition numérique d’envergure. L’objectif est de simplifier, sécuriser et fluidifier les opérations douanières tout en consolidant la compétitivité économique du Royaume.

Face à la sophistication croissante des flux commerciaux et des fraudes transfrontalières, l’Administration des Douanes et Impôts Indirects (ADII) s’est engagée dans une mutation digitale en profondeur. Elle passe d’un fonctionnement marqué par les circuits papier à une architecture numérique connectée, intégrée, et orientée vers l’efficience, la traçabilité et la transparence.

Cette transformation repose sur des piliers technologiques robustes, à commencer par le système B@DR (Base Automatisée de Douanes en Réseau). Véritable colonne vertébrale de la dématérialisation, cette plateforme permet aux opérateurs de réaliser la quasi-totalité des formalités douanières en ligne, dépôt de la déclaration, paiement des droits et taxes, rectifications, demandes de mainlevée, consultation de l’état d’avancement, etc. Cette autonomie numérique renforce l’efficacité de la chaîne logistique et limite les contacts physiques.

Une infrastructure interconnectée pour fluidifier le commerce extérieur
B@DR ne fonctionne pas en silo, il est connecté à PortNet, le guichet unique du commerce extérieur. Les résultats des opérations de contrôle effectuées par les organismes comme l’ONSSA ou le ministère de l’Industrie y sont transmis automatiquement à la Douane, ce qui accélère les processus de dédouanement et limite les risques de redondance ou de manipulation frauduleuse.

L’ADII a également déployé un système de paiement multicanal. Les règlements peuvent être effectués par carte bancaire, e-banking, m-banking, guichets automatiques, ou encore via les réseaux partenaires comme Barid Bank. Cette flexibilité de paiement s’accompagne d’un suivi automatisé des transactions, accessible dans l’espace personnel de l’opérateur.

Pour renforcer la fluidité administrative, l’ADII a mis en place un Bureau d’ordre digital. Ce dernier permet le dépôt de documents ou de correspondances officielles en ligne, avec accusé de réception électronique. Ce service est destiné à tous les usagers, qu’ils soient particuliers, entreprises ou administrations partenaires. L’assistance informatique n’est pas en reste.

Le système DAAM (Dispositif d’assistance et d’accompagnement des modules informatiques) est un outil en ligne destiné à accompagner les utilisateurs dans l’utilisation des plateformes digitales de la Douane. Il permet de signaler un incident, de poser une question technique ou encore de suivre l’état de traitement d’une demande d’assistance.

“Douane du 21e siècle”, vers une automatisation complète
Dans une logique de modernisation continue, la Douane marocaine a initié le programme «Douane du 21e siècle». Celui-ci prévoit notamment la création d’un guichet unique électronique de communication des renseignements douaniers, l’amélioration de l’interopérabilité entre les systèmes des différentes administrations, et l’automatisation de la chaîne de contrôle et de traitement des flux.

Le contrôle douanier, quant à lui, s’appuie de plus en plus sur des techniques de sélectivité numérique. En 2022, près de 11% des déclarations étaient traitées via le circuit vert, sans contrôle documentaire, signe d’une confiance basée sur le profil de risque.

Environ 74% faisaient l’objet d’un contrôle documentaire, tandis que le reste était concerné par un contrôle physique. Cette approche repose sur l’analyse prédictive et l’exploitation des données massives, avec l’objectif d’accélérer les flux tout en sécurisant les entrées et sorties de marchandises.

Un chantier ambitieux face aux défis du numérique
L’e-commerce international a également fait l’objet d’une réforme majeure. Depuis le 1er juillet 2022, la franchise douanière pour les envois commerciaux par voie postale ou express a été supprimée pour les biens importés via les plateformes internationales.

Cette mesure vise à assurer l’équité fiscale entre les opérateurs étrangers et les commerçants locaux, tout en renforçant le contrôle sur les volumes croissants d’achats en ligne. Toutefois, cette digitalisation ne se fait pas sans défis. L’intégration complète entre les systèmes de la Douane, des services de contrôle sanitaire, des ports et du commerce national exige une architecture technique robuste et des normes communes. L’adoption du numérique par les acteurs les plus petits — transitaires, importateurs de petite taille — réclame accompagnement, formation et interfaces simplifiées.

La Douane doit également continuer d’investir dans la cybersécurité, en protection des systèmes, des données sensibles et des identifiants des usagers. Ce chantier de transformation traduit une ambition plus large d’inscrire la Douane marocaine parmi les administrations les plus modernes d’Afrique, capable de concilier facilitation du commerce et sécurisation intelligente.

Des outils numériques en expansion

L’ADII ne se contente pas de digitaliser les procédures classiques. Elle développe un écosystème numérique de plus en plus riche pour renforcer la transparence et la fluidité du commerce extérieur. Parmi les outils récents figure ADiL (Assistant au dédouanement des marchandises à l’importation en ligne), une plateforme interactive qui guide les opérateurs dans leurs démarches d’importation selon les types de marchandises, les documents requis et les régimes applicables.

En parallèle, la Douane développe un projet de certificats d’origine électroniques, visant à éliminer les formats papier dans les échanges internationaux, tout en sécurisant l’authenticité des documents. Le bureau d’ordre digital, généralisé depuis 2020, a permis de basculer vers une gestion sans contact des courriers et réclamations. Quant au dispositif DAAM, il centralise le support technique pour toutes les plateformes de l’ADII.

L’ADII prévoit, à l’horizon 2028, de renforcer ces dispositifs par l’intégration de l’intelligence artificielle dans le ciblage des risques, le traitement prédictif des anomalies, et la supervision temps réel des flux de marchandises.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO


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