Maroc

Après la polémique, Ait Tateb parviendra-t-il à freiner la cupidité des cliniques privées?

Le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, a décidé de mettre sur pied une commission centrale chargée de contrôler et faire le suivi de la prise en charge des malades atteints du Covid-19 dans les cliniques privées, suite à la polémique autour des prix astronomiques exigées par ces structures.

Cupidité des cliniques, pressions des lobbys, désengagement de l’état? Les hypothèses pullulent quant aux facteurs ayant donné lieu à cette situation où les cliniques privées adopteraient des pratiques illégales et non-éthiques. Serait-ce un grand malentendu entre les citoyens et ces structures, comme ne cessent de l’affirmer certains patrons de cliniques qu’on a vus cette semaine dans la presse pour défendre leur position ?

Comme dans la plupart des pays, dans ces conditions de recrudescence des cas de Covid-19, dont certains se trouvent dans un état qui nécessite leur hospitalisation en soins intensifs ou en réanimation, les hôpitaux publics marocains sont arrivés à une situation de quasi-saturation. Certains patients qui se sont orientés vers le secteur privé ont été contraints de payer des sommes mirobolantes.

Ainsi, le président de l’association nationale des cliniques privées, Redouane Semlali, a donné plusieurs interviews cette semaine pour expliquer que chaque patient du Covid-19 coûte aux cliniques privées 8.000 DH par jour en moyenne, outre les frais de personnel médical. Il n’a pas hésité à faire porter le chapeau aux responsables politiques qui, selon lui, n’ont pas fourni d’efforts pour la généralisation de la couverture médicale qui aurait pu prendre en charge une partie de ces frais.

Ce chantier a constitué un thème récurrent des discours prononcés récemment par le roi Mohammed VI qui a appelé à tout mettre en œuvre pour généraliser la couverture sociale et médicale à tous les citoyens. Ce dispositif serait de nature à alléger la pression sur le secteur privé et permettre à de plus grandes franges de la société d’avoir accès au secteur privé, notamment pour les interventions chirurgicales simples.

Par ailleurs, la commission centrale et les commissions régionales, annoncées par Ait Taleb, demeureront un outil pour calmer ce que d’aucuns qualifient de « cupidité » et de mettre un terme aux pratiques illégales comme le chèque de garantie ou autres avances en liquide réclamées par les cliniques privées.

Le ministre de la Santé a martelé que si les victimes ne portent pas plainte auprès de son département, le ministère ne peut en aucun cas agir sur la base d’articles de presse car cette polémique est devenue une affaire d’opinion publique et met à mal son département, souvent présenté comme allié des cliniques privées.

S.H.


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