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Tendance: quand les « riches » quittent le Maroc

CHRONIQUE – Tout le monde connait le terme « harraga ». Ces hommes et ces femmes qui, au péril de leur vie, veulent à tout prix quitter le Maroc, le plus souvent parce qu’ils n’ont rien à perdre. Sauf que depuis quelques années maintenant, on assiste à un épiphénomène, certes de moindre ampleur, mais tout aussi frappant: celui de l’exode des riches! Oui, vous avez bien lu « riches ».

Peu de gens le savent, mais il existe des cadres ayant une vie bien rangée avec une situation financière plutôt aisée qui, du jour au lendemain, décident de changer de vie et de s’installer dans un autre pays. Il y a deux ans, l’Istiqlalien Omar Hjira avait affirmé que 1200 hommes d’affaires, 600 ingénieurs et 630 médecins avaient quitté le Royaume! Croyez-le ou non, un couple dont le salaire cumulé tourne à plus de 100.000 dirhams par mois, qui possède deux voitures de luxe, un chauffeur, deux femmes de ménage, le tout dans une belle villa avec piscine qu’il délaisse de temps à autre pour des escapades à l’étranger… lui aussi a décidé de tout lâcher pour repartir à zéro. Comment est-ce possible? Le premier élément de réponse à cette question serait d’abord lié à l’éducation des enfants. À titre d’exemple, parmi ceux qui choisissent le Canada, beaucoup le font en grande partie pour que leur progéniture puisse bénéficier d’un enseignement plus adapté et gratuit. Et justement, c’est cette notion de gratuité et de qualité de service qui motive également ces « riches » à s’exiler.

Ne pas payer pour faire du sport, pour se soigner et pour scolariser ses enfants… voilà autant d’arguments essentiels pour la vie de tous les jours. Enfin, l’environnement sociétal est l’une des principales motivations de ce choix. Beaucoup ne supportent plus de vivre dans leur bulle et constatent que le contact avec la rue devient parfois insoutenable, surtout pour leurs enfants qui sont souvent en décalage avec la dure réalité. Cependant, il arrive que certains exilés regrettent amèrement leur décision. Pour quelles raisons? Ils ne supportent pas de chercher un job, leur fonction s’avère finalement moins intéressante que celle qu’ils avaient au Maroc, ils ne supportent pas le froid ou la langue du pays d’accueil… Leur retour prouve que l’herbe n’est pas forcément plus verte ailleurs.

Hicham Bennani


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