Maroc

Shortgate: l’ambassadeur belge a envoyé une lettre au député

L’affaire des jeunes bénévoles belges en short n’a pas fini de faire parler d’elle. Cette fois-ci, c’est au tour de l’ambassadeur de Belgique au Maroc de réagir, notamment aux excuses du député PJDiste, Ali El Asri, dont les propos ont suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux.

Dans une lettre envoyée à l’élu PJD au sein de la Chambre des conseillers, par ailleurs membre du groupe d’amitié maroco-belge, Marc Trenteseau a fait savoir que l’ambassade de Belgique « n’a jamais confondu les idées attribuées au parlementaire, et le délire criminel de quelqu’un ayant perdu le sens de la morale religieuse », rapporte Hespress. Ceci en référence à l’enseignant interpellé dans la ville de Ksar El Kébir, qui avait appelé à décapiter ces jeunes filles.

« Je pense que cette correction contribue également à rétablir le calme et la raison dans ce débat, provoqué involontairement par nos jeunes femmes », a ajouté le diplomate belge, toujours selon le site arabophone.

Après avoir violemment critiqué les bénévoles belges, qui s’étaient rendues dans la région de Taroudant afin de réaménager une route pour le désenclavement d’un village, à cause de leurs tenues vestimentaires, El Asri a fini par présenter ses excuses officielles. Le PJDiste a par ailleurs supprimé son premier post.


« Je réfute toute déformation de mes propos, et notamment toute insinuation à une quelconque incitation à la haine ou la violence, qui sont étrangères à mes convictions personnelles et aux principes auxquels j’adhère », a-t-il écrit dans un communiqué publié sur sa page Facebook.

Et d’ajouter: « Je rejette toute mauvaise interprétation de mes propos, et regrette sincèrement tout tort ou désagrément que ces interprétations auraient causés ».

« Je salue toutes les initiatives humanitaires et de solidarité, dont celle entreprise par les jeunes femmes belges. Ces initiatives, qui favorisent notamment une meilleure connaissance mutuelle, devraient être encouragées et entourées des conditions de réussite », a-t-il poursuivi, en réitérant ses excuses « auprès de quiconque qui se serait senti blessé ou offensé suite à mes propos, en particulier, nos hôtes, jeunes femmes belges, ainsi que l’organisme auquel elles appartiennent ».

Rappelons qu’à la suite de cette affaire, l’ASBL flamande Bouworde a finalement décidé de ne plus envoyer, cet été, de nouvelles équipes de bénévoles au Maroc, a rapporté la presse belge. L’association Bouworde avait envoyé ces jeunes filles dans le village d’Adar. L’ambassade a assuré que “le groupe n’est pas en danger”. “Nous avons en revanche reçu le conseil de ne plus envoyer de nouveaux groupes au Maroc. Nous allons suivre cet avis”, a indiqué Karen Heylighen, porte-parole de l’association.

Pour rappel, la Brigade nationale de la police judiciaire, en étroite coordination avec les services de la Direction générale de la surveillance du territoire, a arrêté lundi soir un enseignant d’école primaire.

Selon un communiqué de la DGSN, le mis en cause (26 ans) a été interpellé dans la ville de Ksar El Kébir après avoir publié un post sur Facebook dans lequel il faisait l’apologie du terrorisme et incitait à des actes criminels dangereux à l’encontre des touristes belges faisant du bénévolat.

Les fouilles effectuées dans le cadre de cette affaire ont permis la saisie d’un ordinateur portable et d’un téléphone mobile que le suspect aurait utilisés pour publier le post relatif au terrorisme et à l’extrémisme, a précisé la même source. Le suspect a été placé en garde à vue à la disposition de l’enquête menée sous la supervision du parquet spécialisé dans les affaires de terrorisme, en vue de déterminer les tenants et aboutissants de cette affaire et l’ensemble de ses mobiles et circonstances, conclut le communiqué.

Plusieurs acteurs marocains ont par ailleurs lancé un appel: “S(h)ortons-les ces propagateurs de haine, ne leur donnons plus d’audience, montrons-leur que le Maroc, c’est nous et que nous sommes la solution !”, lit-on dans cet appel signé jusqu’à présent par une cinquantaine de personnalités et d’acteurs marocains de tous bords (journalistes, universitaires, acteurs associatifs, écrivains, artistes, cinéastes …). De jeunes filles belges -dans le cadre d’une mission humanitaire- viennent construire une route pour désenclaver une ville près de Taroudant, elles sont vêtues de shorts, de T-Shirts, de débardeurs…Quoi de plus normal, banal, habituel, rappellent les signataires, soulignant qu’un enseignant appelle à les décapiter, alors qu’un député PJD s’insurge au prétexte qu’elles viendraient “importer la débauche européenne”…

“Marchons-nous sur la tête, allons-nous nous laisser tirer vers le fond !”. “Ils ne sont pas LE Maroc !”, notent-ils.

“Nous Marocain(e)s, Marocains du monde, Marocain(e)s de cœur, Non-Marocains vivant au Maroc, Touristes, Hommes et Femmes ami(e)s du Maroc…leur dénions le droit de parler en notre nom !”, soulignent les signataires de l’appel qui, par cette initiative, tiennent à assurer les jeunes filles belges du soutien des Marocains, de leur amitié et de leurs remerciements fraternels.

Ils demandent par la même que l’enseignant soit poursuivi pour apologie du terrorisme et que le député remette sa démission, estimant qu ’”il n’est pas acceptable que de tels individus prennent ainsi en otage toute une population”.

S.L.

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