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Quand l’économiste Najib Akesbi épingle Jettou et sa Cour

L’économiste Najib Akesbi n’est pas tendre avec Driss Jettou et la Cour des comptes! Il estime qu’en dépit des moyens matériels et humains dont ils disposent et, malgré la qualité indéniable des rapports que publie cette institution, il n’en demeure pas moins qu’elle souffre de nombreux dysfonctionnements qui entachent sa crédibilité.
Dans une interview accordée à Le Site info, Akesbi affirme que 90% des rapports  de la Cour des comptes restent dans les tiroirs et ne trouvent pas leur chemin naturel, à savoir la justice.
Sur ce point, il relève l’importance desdits rapports qui mettent le doigt sur les dysfonctionnements illégaux  de certaines entreprises publiques,mais n’atterrissent pas devant la justice. Ceci, en raison de la mixtion de la politique dans les dossiers, synonyme d’ingérence qui minimise grandement l’importance de ces rapports.
Audit sélectif et lignes rouges
Le deuxième reproche est à chercher dans ce qu’Akesbi qualifie de « manière sélective » dans le choix des institutions objet d’audit.
En effet, il existe de nombreuses  institutions qui semblent au dessus de la loi et ne sont pas comptables de leurs actes.  Sur ce point, il est nécessaire de s’interroger sur les procédures, les critères et la méthodologie adoptés par la Cour des comptes dans le choix des institutions à auditer.
Akesbi va plus loin en  soulignant que ce dysfonctionnement démontre clairement l’absence de transparence concernant les rapports de Jettou. Et d’ajouter que bien plus que ce manque de transparence, on sent dans le choix des institutions et des établissements objet d’audit des règlements de compte bien déterminés et qu’il existe d’autres institutions considérées comme lignes rouges à ne pas franchir. Il ne manque pas non plus de se poser  la question suivante: « Avez-vous entendu parler de l’intention de Jettou d’auditer, par exemple  l’Office chérifien des phosphates (OCP) ? Et que 99% des projets de la BM sont un fiasco? ».
Dans ce même ordre d’idées, l’économiste a tenu à rappeler qu’il n’a pas cessé de réclamer à Driss Jettou, lors de conférences ou de rencontres et à travers les médias, de procéder à un audit minutieux  des projets lancés depuis quarante ans avec la Banque mondiale, estimant qu’il s’agit là d’une demande légitime dans la mesure où il est question de finances publiques et non pas privées.
Surtout que ce sont les Marocains qui remboursent  de leurs poches ces dettes et ce ne sont pas des dons. Akesbi enfonce le clou en soulignant que cette question relève des tabous que la Cour des comptes se doit de briser  et de dépasser car il y va de sa crédibilité  soumise à l’épreuve.
En guise de conclusion; Akesbi affirme que 99% des projets initiés par la Banque mondiale sont des échecs retentissants: « La Banque mondiale est gagnante dès l’instant où elle accorde le crédit et ne s’intéresse plus à assurer un suivi pour savoir si les projet ont été réalisés ou pas, s’ils ont réussi ou non.  Les économistes marocains ne cessent d’évoquer ce dossier depuis quarante ans, mais en vain! ».
N.B. et Naima Lembarki

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