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Emprisonné à Guantanamo depuis 16 ans, il veut rentrer au Maroc

Il s’appelle Abdellatif Nasser. Cela fait presque seize ans qu’il est emprisonné à Guantanamo, où l’armée américaine transférait ceux qu’elle qualifiait de « combattants illégaux », capturés en Irak ou en Afghanistan.

Au cours de l’été 2016, Abdellatif reçoit ce qu’il croyait être la meilleur nouvelle de sa vie. Grâce à l’initiative de l’ex-président Barack Obama, de nombreux détenus allaient pouvoir être libérés car ils ne représentaient plus aucun danger pour le pays de l’Oncle Sam.

Cependant, une telle décision avait besoin, bien évidemment, d’un accord intergouvernemental avant de pouvoir être rapatrié, au Maroc dans ce cas-là. Le Maroc n’aurait pas rendu dans les temps l’accord diplomatique permettant au prisonnier de l’être. Un retard de huit jours qui lui aurait permis de quitter le camp de Guantanamo aux côtés des derniers prisonniers mis en liberté durant le mandat d’Obama.

Parmi les prisonniers, figuraient d’autres provenant d’Algérie, du Yémen, de Tunisie et un autre des Emirats Arabes Unis. Nasser, dans le document du Pentagone relayé par le site Debate, faisait partie d’un groupe marocain soufi  non violent, mais illégal. En 1996, il a été recruté pour combattre en Tchétchénie, mais il a fini en Afghanistan où il s’est entraîné dans un camp d’Al Qaïda. Il a été arrêté par l’armée américaine puis envoyé en 2002 à Guantanamo.


Plus de quatorze ans après son emprisonnement, un militaire qui le représentait devant le jury avait déclaré qu’il a étudié les mathématiques, l’informatique et l’anglais, en plus d’avoir élaboré un dictionnaire arabe-anglais comportant plus de 2.000 mots. Son représentant avait déclaré pendant l’assise que Abdellatif  Nasser « regrettait profondément les actes commis par le passé ». Suite à cette audience, on lui avait octroyé la libération par consensus, en juillet 2016.

La semaine dernière, l’un des avocats en charge du dossier de Nasser a déclaré que ce dernier était dans un état psychologique lamentable. « On peut voir les larmes dans ses yeux, mais il essaye de rester positif ». Clive Stafford-Smith, qui est en charge du dossier aux côtés d’autres avocats, a fait savoir que le détenu marocain « avait peur que les membres de sa famille ne le reconnaissent pas à son retour ».

La situation de Abdellatif Nasser s’est compliquée davantage avec la promesse électorale du nouveau  président Donald Trump, ne redonnant la liberté à aucun prisonnier et n’ajoutant aucun dans la liste de ceux qui peuvent retourner chez eux ou être accueillis par un pays tiers.

Par ailleurs, dans un récent un rapport de la CIA à propos des prisonniers de Guantanamo, on affirme que 17% des 728 prisonniers libérés ont repris leurs activités terroristes et 12% pourraient récidiver.

Faiza Rhoul

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