Inclusion financière : le digital, levier pour toucher les non-bancarisés

Alors que le cash reste profondément ancré dans les usages, le Maroc voit émerger une nouvelle dynamique portée par le mobile, les wallets et les fintechs. Ces solutions numériques, plus accessibles et moins coûteuses, ouvrent la voie à une inclusion financière élargie pour des millions de personnes encore en dehors du système bancaire.
Au Maroc comme dans une grande partie de l’Afrique, l’argent liquide (cash) reste dominant dans les échanges, un réflexe ancien, mais de plus en plus challengé par l’essor du digital. Dans un pays où près de la moitié de la population ne dispose pas encore d’un compte bancaire formel, les portefeuilles électroniques (wallets), le paiement mobile et les technologies fintech offrent aujourd’hui une réelle opportunité d’élargir l’accès aux services financiers, y compris pour les plus modestes, les micro-entreprises ou les populations éloignées.
Les wallets et le mobile, une porte vers la bancarisation
L’un des atouts majeurs du digital est qu’il abaisse les barrières d’entrée. Des études montrent que le paiement mobile, souvent via un simple téléphone, offre aux populations non bancarisées un moyen d’accéder à des services financiers sans devoir recourir à une banque traditionnelle.
En effet, la large diffusion des smartphones et l’essor des opérateurs télécoms permettent d’atteindre des zones rurales ou des quartiers périurbains, longtemps exclus du réseau bancaire classique.
Au Maroc, plusieurs études montrent que la digitalisation des services bancaires (banque en ligne, paiements mobiles, wallets) est vue comme un levier clé pour l’inclusion financière, en abaissant les coûts, en réduisant la dépendance au cash et en simplifiant l’accès aux services de paiement.
Des solutions low-cost pour les TPE et micro-entreprises
Pour les Très petites entreprises (TPE), les nano-businesses, les artisans ou les commerçants informels, les wallets et le paiement mobile peuvent offrir un outil financier abordable, rapide et flexible, souvent moins coûteux qu’un compte bancaire classique. Plusieurs études en Afrique montrent que l’adoption du paiement mobile a un effet positif et significatif sur l’inclusion financière des populations non bancarisées et des micro-entrepreneurs.
Ces solutions offrent la possibilité de transférer de l’argent, payer des factures et recevoir des revenus, sans nécessiter d’infrastructures bancaires lourdes ni de justificatifs complexes, un avantage crucial pour les petites unités économiques et les populations vulnérables. Cette inclusion via le mobile facilite non seulement les paiements, mais aussi l’épargne et les transferts de fonds, brisant le cercle de l’exclusion financière pour des millions de personnes.
Le rôle des fintechs : innovation accessible et fidélisation
Les fintechs jouent un rôle croissant comme catalyseurs de l’inclusion. Elles conçoivent des solutions adaptées aux réalités locales, souvent plus accessibles et flexibles que les services bancaires traditionnels. Ce type d’acteur peut, par exemple, combiner paiement mobile, wallet, programmes de fidélisation ou micro-services financiers — un modèle qui pourrait convenir à des populations non bancarisées ou peu solvables, tout en offrant des services utiles aux commerçants, artisans ou micro-entrepreneurs.
Le paiement digital, via wallets, QR, mobile money et fintechs, offre aujourd’hui une réelle opportunité pour améliorer l’inclusion financière au Maroc. En abaissant les barrières d’accès, en proposant des services à coût réduit et en s’adaptant aux réalités locales, le mobile et le digital peuvent donner un nouveau souffle à l’accès aux finances pour les non-bancarisés, les micro-entrepreneurs ou les populations rurales.
À l’heure où le Maroc réforme son écosystème des paiements et ouvre le marché à de nouveaux acteurs, saisir cette opportunité pourrait contribuer à bâtir un système financier plus inclusif, plus mobile, et plus équitable.
Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO








