Economie

Qatar et Arabie saoudite, nouveaux actionnaires d’AccorHotels

Le groupe AccorHotels va valider, ce 12 juillet 2016, l’entrée des Qataris et des Saoudiens dans son capital, suite au rachat du groupe de luxe FRHI (Fairmont, Raffles, Swissôtel…). Le géant français est également sous la menace du groupe chinois Jin Jiang. L’hôtellerie française est en péril face aux actionnaires étrangers.

Fondé en 1967, le groupe Accor, devenu Accorhotels l’an dernier, est le fruit de deux hommes, Paul Dubrule et Gérard Pélisson. En quelques années, l’entreprise est devenue un leader mondial dans les domaines de l’hôtellerie et de la restauration. Depuis 2010, AccorHotels s’est centré sur l’hôtellerie. Aujourd’hui, il est présent dans 92 pays et se classe premier opérateur hôtelier européen et sixième au niveau mondial.

AccorHotels compte plus de 3 900 hôtels répartis sur les cinq continents. Il dispose d’un portefeuille de marques allant du luxe : Sofitel, MGallery by Sofitel, Pullman, Grand Mercure, The Sebel, à l’économique : ibis, ibis Styles, ibis budget, adagio access, hôtel1, en passant par le milieu de gamme : Novotel, Mercure, Mama Shelter, Adagio.

Au Maroc, AccorHotels possède de nombreux hôtels dans plusieurs villes du royaume : 6 à Casablanca, 6 à Marrakech, 4 à Agadir, 3 à El Jadida, 3 à Rabat, 2 à Essaouira et 2 à Fès. Parmi les plus célèbres, on peut noter les Sofitel dont le Casablanca Tour Blanche, les différents ibis, et le Pullman Marrakech.


Cette success-story rapporte gros à la France… Avec plus de 5,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2015, Accorhotels est l’une des entreprises françaises les plus rentables. Mais cette fierté nationale risque de perdre sa touche française. Pour financer l’acquisition de l’hôtelier de luxe FRHI, le groupe doit accepter l’arrivée dans son capital des propriétaires de FRHI : le fonds d’investissement du Qatar (QIA) et celui du prince Al Waleed, Kingdom Holding Company of Saudi Arabia (KHC). Le groupe français doit donc céder 16% de son capital et accepter trois représentants des Qataris et des Saoudiens au conseil d’administration d’Accor.

Mais c’est un mal nécessaire. En effet, cette acquisition permettra au groupe de se hisser à la 3ème place mondiale de l’hôtellerie de luxe derrière Marriott-Starwood et Intercontinental. De plus, Accor s’emparera des prestigieuses marques Fairmont, Raffles et Swissôtel ainsi que du prestigieux Plaza de New York ou encore du Savoy de Londres.

Le plus grand danger reste le Chinois Jin Jiang. En effet, ce puissant groupe hôtelier possède déjà 15% du capital d’Accor et ne compte pas s’arrêter là. Les Chinois sont déjà le 1er actionnaire du groupe hôtelier français, mais ils veulent augmenter leur emprise sur ce dernier.
Selon le magazine Capital, Jin Jiang a indiqué vouloir «participer conséquemment à la stratégie de la société» via un ou plusieurs administrateurs. Le géant chinois pourrait aller jusqu’à 29% du capital, juste en dessous du seuil légal de 30%. Il aurait déjà proposé aux fonds Colony Capital et Eurazeo le rachat de leurs actions en offrant 45 euros par action soit 8 euros de plus que sa valeur actuelle.

Pour rappel, le groupe chinois a déjà racheté, l’année dernière, le groupe hôtelier français Louvre Hôtel pour 1,3 milliard d’euros. Il a ainsi mis la main sur Campanile, Kyriad, Première classe et Tulip. 

Mais l’enjeu est bien plus important. En effet, c’est une question diplomatique : l’État français ne veut pas une prise de contrôle du groupe chinois. Par ailleurs, l’investissement des actionnaires étrangers permettra à Accor de renflouer les caisses et de se développer pour faire face à la concurrence.

Khadija El Jerrari

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