Economie

SNI, holding royal, cherche un second souffle

KIOSQUE – Après 15 ans de mutation, la société nationale d’investissement cherche un second souffle. Le holding royal semble vouloir être moins présent sur le territoire marocain et s’ouvrir à l’international. Le continent africain est déjà approché par le groupe, bien que ce dernier souffre d’un manque de liquidités pour investir.

Dans ce contexte de crise nationale et internationale, le holding royal a bien résisté, même s’il a subi les méfaits de la conjoncture, indique Economie&Entreprise dans son dernier numéro.

Selon cette même source, certains secteurs comme la sidérurgie, les télécoms ou encore l’agroalimentaire connaissent un essoufflement. En 2015, le chiffre d’affaires de la SNI a reculé de 1.4%, soit une baisse de 426 millions de dirhams, ce qui a conduit à une baisse de 7.7% du résultat net du groupe.

Dès juin 2010, le holding royal a affiché sa volonté d’investir le continent africain. Mais c’est en 2011 que la société a commencé une opération de désendettement en vendant ses actions dans l’agroalimentaire, secteur très lucratif.


Avant sa sortie en bourse en 2010, le groupe était positionné sur près de 30% de la capitalisation boursière casablancaise. De plus, il comptait dans son portefeuille des leaders du marché tels que Centrale Laitière, Cosumar, Lafarge Maroc, Attijariwafa Bank, mais aussi Marjane, Acima ou encore Wana Télécom.

Mais depuis 2011, le holding royal ne veut plus être en relation directe avec le consommateur marocain, surtout pour des produits de première nécessité tels que le lait, l’huile ou encore le sucre. En effet, bien plus que la conjoncture, c’est aussi le climat contestataire de 2011 qui va accélérer son ambition de s’ouvrir vers le marché africain et l’international.

Cette stratégie de désengagement va lui permettre de diminuer sa dette de 28 milliards de dirhams à la fin de 2011 à 10.3 milliards en 2015, selon Economie&Entreprise. Mais les dettes financières consolidées restent toujours au même niveau soit 17.4 milliards de dirhams.

Cela pourrait s’expliquer par une concurrence accrue depuis l’entrée en vigueur des accords de libre-échange avec l’Union Européenne et la Turquie.

Tous ces changements dans les directives de la SNI ont conduit à une refonte dans la structure même du groupe. Les proches de l’ancien PDG ont été éloignés tandis que le groupe s’est recentré sur des profils ayant une expérience dans la gestion.

Toujours selon Economie&Entreprise, concernant le continent africain, c’est dernièrement le groupe énergétique NAEVA qui dans un communiqué a affiché sa volonté de s’africaniser.

Marjane Holding veut également s’étendre au Sénégal, en Tunisie et en Côte d’Ivoire. Quant aux télécoms, Wana souhaite se développer en Côte d’Ivoire et dans d’autres pays, si elle trouve des appels d’offre intéressants. Le secteur de la construction avec LafargeHolcim vise une place majeure au Burkina Faso, au Gabon, au Mali, en Mauritanie et en République démocratique du Congo.

Si Attijariwafa Bank et sa filiale Wafa Assurance a réussi à s’internationaliser, cette stratégie demande des investissements colossaux, surtout en ce qui concerne la téléphonie et l’énergie. De plus, le coût du risque demeure élevé, ce qui pose la question du financement. Même Marjane Holding qui générait beaucoup d’argent, s’essouffle. En cinq ans, le groupe a perdu plus de 10% de parts de marché et plus de 2 milliards de dirhams de cash après la fermeture des caves d’alcool.

Marjane n’est pas le seul. En effet, Inwi est également en panne. La société ne remplit pas les attentes des actionnaires qui ont investi 10 milliards de dirhams en cinq ans. La concurrence semble avoir gagné l’opérateur qui fait du surplace. La filière immobilière ONAPAR connaît aussi des difficultés financières. Le seul à sauver un peu la donne est Managem qui arrive à maintenir une rentabilité correcte.

Khadija El Jerrari

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