Culture

« Casablanca not the movie »: la vie quotidienne de la métropole en photos

« Casablanca not the movie » est une série étonnante consacrée à la ville natale du photographe Yoriyas Yassine Alaoui Ismaili. Les Nuits photographiques qui se sont tenues à Essaouira du 6 au 8 octobre dernier ont décerné le prix du meilleur photographe marocain à ce jeune talent.

Propos recueillis par Olivier Rachet 

Le siteinfo : Vous venez de remporter le premier prix des Nuits photographiques dans la catégorie « Photographes marocains ». Pouvez-vous présenter le projet qui a été le vôtre ?

YYAI : « Casablanca not the movie » est un projet qui a débuté en 2014. Il a été conçu comme un témoignage autour de moments uniques afin de donner une vision plus personnelle de cette ville. Casablanca est ma ville natale, j’y suis né, j’y ai grandi et j’y vis toujours.


A travers une photo, nous pouvons voir, savourer, réfléchir, comprendre et porter plus d’attention à une scène que nous n’aurions probablement pas remarquée si celle-ci n’avait pas été capturée. La plupart des étrangers connaissent la ville de Casablanca, à travers le film de Michael Curtiz, avec Humphrey Bogart et Ingrid Bergman, qui date d’il y a 75 ans. En fait, le film n’a même pas été tourné dans la ville mais dans un studio d’Hollywood.

Casablanca est la plus grande ville du Maroc, avec une grosse diversité culturelle. Dans mes images, je veux m’arrêter sur les contrastes passionnants qui marquent la vie quotidienne de la métropole, sur le plan culturel et politique. Certains de ses instants de vie se produisent chaque jour, d’autres sont le fruit d’un hasard unique.

Le site info : Pouvez-vous préciser comment ce projet s’inscrit dans le parcours artistique qui est le vôtre?

YYAI : Les voyages que j’ai effectués en dehors du Maroc en sont sans doute le point de départ. Je me souviens de mon premier voyage, en 2007, en direction de l’Europe. Je me suis rendu à Salzbourg, en Autriche, une ville très calme, bien organisée et très propre. J’ai passé une semaine là-bas. Lorsque je suis revenu, de nuit, à Casablanca, j’ai eu l’impression de voir de nouveau le jour. Je suis allé me promener en ville et je me sentais différent.

J’ai alors commencé à voir dans ma propre ville des choses que je n’avais jamais vues auparavant. Beaucoup de choses, très contrastées, se passaient en même temps auxquelles je ne prêtais pas attention avant. Je me suis mis à m’intéresser à d’infimes détails. Si je n’avais pas voyagé dans un autre pays, je n’aurais jamais vu ces choses-là. J’ai depuis voyagé dans une quinzaine de pays différents, à travers le monde. Chaque nouvelle expérience m’aide à voir les choses différemment.

Le siteinfo : Cette première édition des Nuits photographiques a proposé durant trois jours des expositions et de nombreuses rencontres entre professionnels et amateurs de la photographie d’art au Maroc. Pouvez-vous revenir sur les conditions de sélection?

YYAI : En ce qui concerne la sélection, je crois qu’ont été sélectionnés plus de 50 photographes entre le Maroc et l’Europe. Je pense qu’ils recherchaient des travaux ayant un lien avec le Maroc.

Le siteinfo : Quels seront les souvenirs que vous garderez de cette manifestation?

YYAI : J’ai passé trois jours au festival dont je garde, bien entendu, plusieurs souvenirs. Un des meilleurs reste la chance d’avoir rencontré Aoulad-Syad Daoud,en personne, le grand réalisateur marocain. Nous avons beaucoup parlé de photographie et il a partagé avec nous beaucoup d’histoires relatives à son expérience de la photographie. Il a beaucoup apprécié mon travail. Il a su aussi porter un regard critique que je respecte et qui m’encourage à travailler encore plus durement pour passer à une nouvelle étape de mes recherches.

Un autre souvenir concerne les nombreux photographes marocains que je ne connaissais souvent que par internet. Je n’avais jamais eu la chance de les rencontrer. Le festival nous a offert l’opportunité de mieux nous connaître et d’ainsi confronter nos idées en matière de photographie. Nous avons vraiment passé du bon temps dans cette magnifique ville d’Essaouira.

Lesiteinfo : Quels sont projets à venir? Une exposition de vos travaux est-elle en préparation?

YYAI : Après avoir reçu le premier prix des Nuits photographiques d’Essaouira, j’ai été invité à exposer ma série « Casablanca not the movie » aux Nuits photographiques de Pierrevert, en France, au mois de juillet 2017.

D’autre part, une dame incroyable, la directrice de l’Institut Français d’Essaouira m’a proposé d’exposer mon travail, ce qui m’honore vraiment. L’exposition aura lieu courant 2017. J’ai aussi d’autres expos de prévues en novembre 2016 : à la Gallery SF Camerawork’s de San Francisco, à la GalerieGhaya de Tunis, à la Galerie CDG de Rabat lors de la COP22. Une autre exposition est prévue à Marrakech, avec Hicham Daoudi. En décembre 2016, j’exposerai en Inde, lors du Serendipity Arts Festival de Goa et en février 2017, lors du Photomed de Beyrouth.

J’ai aussi un nouveau projet qui va bientôt voir le jour. Il s’agit de photos en noir et blanc prises pendant mes voyages effectués en Afrique du Nord et en Europe de l’Ouest, pendant ces trois dernières années. A travers ces images, je m’intéresse à la vie urbaine des grandes villes, en me focalisant sur l’étrange et excitante mixité culturelle qui les caractérise. Il s’agira d’images surréalistes établissant un lien entre le Nord et le Sud.

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