Politique

Nabila Mounib n’est pas tendre avec la classe politique (Vidéo)

Nabila Mounib, la secrétaire générale du Parti socialiste unifié, apporte sa contribution au débat relatif au blocage autour de la formation du gouvernement. Son appréciation est sans appel, puisqu’elle impute la situation d’attente au fait que la majorité des partis politiques ne sont pas maîtres de leurs décisions. « Les partis attendent le signal pour entrer ou ne pas entrer au gouvernement », affirme-t-elle.

A rappeler que le chef de gouvernement désigné Abdelilah Benkirane peine à former une majorité, ne s’assurant pour l’instant que du soutien de l’Istiqlal et du PPS. Six semaines après la nomination de Benkirane, les Marocains attendent qu’il forme le gouvernement, mais au lieu de cela, ils n’assistent qu’à des polémiques stériles et à des coups bas de part et d’autre.

Aux dernières nouvelles, Benkirane écarte toute discussion avec l’USFP et le mouvement populaire, et attend avec impatience le retour d’Akhannouch pour négocier l’entrée du RNI-UC au gouvernement.

Or, rien n’est acquis, puisque plusieurs points de désaccord subsistent entre les deux hommes. Devant ce blocage, Benkirane s’est plaint au roi, mais celui-ci lui a rappelé ses obligations constitutionnelles en tant que chef de gouvernement désigné. Ce dernier affiche de plus en plus son pessimisme, allant même jusqu’à menacer de démissionner, sur fond d’interprétations des articles 42 et 47 de la constitution. Le premier article stipule que le roi est le garant de la continuité de l’Etat et des institutions, ce qui est avancé par certains politologues et analystes comme une des prérogatives qui confèrent au roi de désigner la personnalité de son choix pour conduire les affaires de l’Etat. Le second article, à la base de la désignation du chef de gouvernement du parti placé premier après les élections, reste cependant muet sur le cas d’échec de la formation du gouvernement. Certains n’ont pas hésité à se référer à des modèles européens où la sortie de crise nécessitait de faire appel au leader du parti qui vient en deuxième position. Cette interprétation a soulevé un tollé du côté du PJD qui y a vu un complot ourdi contre la volonté populaire et contre la méthodologie démocratique. En tout cas, l’attente n’a que trop duré et entre-temps ce sont toutes les institutions constitutionnelles qui se trouvent paralysées. T. J.


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